Knossos

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 15 octobre 2010
X
translations icon
Disponible dans ces autres langues: anglais, italien, espagnol
Knossos (by sagaYago, Copyright)
Knossos
sagaYago (Copyright)

Knossos est l'ancien palais minoen ainsi que la ville environnante sur l'île de Crète, celle-là même chantée par Homère dans son Odyssée: « Au milieu de cette contrée s'élève la grande ville de Cnosse où Minos régna pendant neuf ans, Minos qui parla souvent au puissant Zeus. » Le roi Minos, célèbre pour sa sagesse et, plus tard, l'un des trois juges des morts dans le monde souterrain, donnerait son nom au peuple de Knossos et, par extension, à l'ancienne civilisation de Crète: les Minoens. La colonie fut établie bien avant l'an 2000 AEC et fut détruite, probablement par un incendie (bien que certains prétendent un tsunami) vers 1700 AEC. Knossos fut identifiée avec la mythique Atlantide de Platon à partir de ses dialogues du Timée et du Critias et est également connue dans le mythe le plus célèbre à travers l'histoire de Thésée et du Minotaure. Il convient de noter que le caractère du roi Minos dans cette histoire, en tant que roi qui exige un sacrifice humain d'Athènes, est en contradiction avec d'autres récits de lui en tant que roi de sagesse et de justice qui, en outre, construisit la première marine et débarrassa la mer Égée des pirates.

Les mythes

Selon les mythes entourant la ville primitive, le roi Minos avait engagé l'architecte athénien, mathématicien et inventeur Dédale pour concevoir son palais et il fut si habilement construit que quiconque y entrait ne pouvait en sortir sans guide. Dans d'autres versions de cette même histoire, ce n'était pas le palais lui-même qui avait été conçu de cette façon, mais le labyrinthe dans le palais qui avait été construit pour abriter le Minotaure mi-homme/mi-taureau. Afin d'empêcher Dédale de raconter les secrets du palais, Minos l'enferma avec son fils Icare dans une haute tour à Knossos et les garda prisonniers. Dédale fabriqua des ailes faites de cire et de plumes d'oiseau pour lui et son fils, et ils s'échappèrent de leur prison, mais Icare, volant trop près du soleil, fit fondre les ailes et précipita vers sa mort. Le Minotaure, l'enfant monstre de la femme de Minos, survivait grâce à des sacrifices humains et Minos exigea qu'Athènes cédât ses plus nobles jeunes gens afin de nourrir la bête. Thésée, venu d'Athènes en guise de tribut, avec l'aide de la fille de Minos Ariane, tua le Minotaure, libéra les jeunes et rentra triomphant dans sa ville natale. Les deux récits jettent une lumière très peu flatteuse sur le roi Minos et mettent en valeur les héros athéniens, ce qui n'est pas surprenant car on pense qu'ils seraient d'origine athénienne.

Supprimer la pub
Advertisement
Sous le règne de Minos, Knossos prospéra grâce au commerce maritime et terrestre avec les autres grandes villes de Crète.

Le Premier et le Second Palais

Sous le règne de Minos, Knossos prospéra grâce au commerce maritime ainsi qu'au commerce terrestre avec les autres grandes villes de Crète, Kato Sakro (Phaistos) et Malia. Knossos fut détruit et reconstruit au moins deux fois. Le premier palais identifié dans les temps modernes fut construit vers 1900 AEC sur les ruines d'une colonie beaucoup plus ancienne. D'après les fouilles effectuées sur le site, le premier palais semble avoir été massif avec des murs très épais. Les poteries anciennes trouvées dans toute la Crète, sur divers sites, indiquent que l'île n'était pas unifiée sous une culture centrale à cette époque et que les murs du palais furent probablement construits, à en juger par leur taille et leur épaisseur, à des fins défensives. Comme l'écriture de cette période, appelée « Hiéroglyphes crétois », n'a pas été déchiffrée, rien n'est connu de cette période, sauf ce que l'on peut décéler par les preuves archéologiques.

Griffin Fresco, Knossos
Fresque de Griffon, Knossos
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Ce premier palais fut détruit vers 1700 AEC et reconstruit sur une échelle plus grande, quoique moins massive. Une grande attention fut accordée à la complexité de l'architecture et du projet avec moins d'efforts consacrés aux murs défensifs. Comme la poterie de cette période montre une unité de culture dans toute la Crète, il a été déterminé que la culture de Knossos prévalait à cette époque et que l'île était une nation unifiée sous un gouvernement central. Ce palais avait quatre entrées, une dans chaque direction, toutes menant à la cour centrale. Comme les couloirs à l'intérieur étaient sombres et sinueux, on pense que cela donna naissance à l'histoire du labyrinthe de Minos. La salle du trône était particulièrement impressionnante. Selon la British School d'Athènes, « Deux portes doubles conduisaient à la salle du trône avec des bancs en gypse sur trois côtés et le magnifique trône au centre du mur nord encadré par la fresque de Griffon reconstruite ». Les chercheurs de la British School ont également spéculé que la salle du trône n'était pas destinée au souverain, mais plutôt comme le siège pour la déesse qui y recevait des suppliants et des sacrifices. Cette théorie est fondée sur des peintures murales et d'autres éléments de preuve trouvés sur le site qui suggèrent que le trône du roi se trouvait probablement dans la cour centrale et que la salle du trône était de nature plus cérémonielle et religieuse. La déesse serpent des Minoens était la divinité suprême qui aurait pu être une version précoce de la déesse grecque Eurynomé qui dansa avec le serpent Ophion à travers le chaos de la mer primordiale dans l'acte de création. Des images et des figures de la déesse des serpents datant de cette période (aujourd'hui au Musée d'Iraklion) ont été retrouvées à Knossos et ailleurs en Crète. Une autre preuve de la déesse est la répétition du motif de double hache, notamment dans la Salle des doubles haches du palais. Il ne fait aucun doute que la double hache symbolisait une déesse importante des Minoens, mais on ne sait pas si c'était la déesse du serpent ou une autre.

Supprimer la pub
Advertisement

La fin de Knossos et découvertes ultérieures

La ville de Knossos, et presque tous les autres centres communautaires de Crète, fut détruite par une combinaison de tremblement de terre et d'envahisseurs Mycéniens vers 1450 AEC, seul le palais fut épargné. L'éruption du volcan sur l'île voisine de Théra (ou Thira ou Santorin) en c.1600 ou 1500 AEC a longtemps été tenue un facteur majeur dans la destruction de la ville et du deuxième palais. Des études récentes, cependant, plaide contre cette théorie citant une activité mycénienne au palais après 1450 AEC. Le système d'écriture mycénien, connu sous le nom de « Linéaire B », se poursuivit en Crète après l'éruption du volcan de Théra et il existe d'autres preuves que les Mycéniens reconstruisirent le palais endommagé. En effet, il semble que Knossos soit devenu un important quartier général et la capitale des Mycéniens jusqu'à ce qu'il soit détruit par le feu et finalement abandonné vers 1375 AEC. La date qui marque traditionnellement la fin ultime de la civilisation minoenne est 1200 AEC, après quoi il n'y a plus aucune preuve de cette culture. Certains experts citent la date finale comme étant 1450 AEC avec l'invasion mycénienne et d'autres revendiquent c.1375 ou c.1300 AEC à cause de l'incendie qui détruisit à la fois le palais et la ville. Quelle que fût la durée de la permanence des Minoens sur l'île après l'incendie, les ruines de la grande métropole furent laissées à l'abandon.

Minoan Bull Leaping
Saut du taureau minoen
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Pendant des siècles, Knossos a été considérée comme une ville de mythes et de légende jusqu'à ce que, en 1900 EC, elle fut redécouverte par l'archéologue anglais Sir Arthur Evans et que des fouilles commencèrent. À travers des fresques sur les murs, le site excavé en révéla plus sur le sport minoen du saut de taureau et l'histoire ancienne de Thésée et du Minotaure (mi-homme mi-taureau) semblât plus probable que fantaisiste. La possibilité qu'il y ait eu un Minotaure devenait plus acceptable une fois que l'on a compris que, dans le sport minoen du saut au taureau, l'athlète masculin ne faisait plus qu'un avec le taureau alors qu'il sautait par-dessus les cornes du taureau. Ce sport, alors, suppose-t'on aujourd'hui, aurait donné naissance dans l'esprit des anciens au « mythe » du Minotaure par l'impression donnée par ces athlètes devenant alors mi-hommes et mi-taureaux. L'histoire du labyrinthe fut aussi plus crédible une fois que l'intérieur complexe du palais fut dévoilé. C'est Evans qui donna en premier le nom de «Minoens» aux anciens habitants de Crète d'après le roi Minos de Knossos, et ses efforts de fouille et de reconstruction, quoique controversés, ouvrirent la voie à tous les travaux futurs en anthropologie physique et culturelle sur la civilisation minoenne.

Supprimer la pub
Advertisement

Supprimer la pub
Publicité

Bibliographie

World History Encyclopedia est un associé d'Amazon et perçoit une commission sur les achats de livres sélectionnés.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2010, octobre 15). Knossos [Knossos]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-156/knossos/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Knossos." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le octobre 15, 2010. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-156/knossos/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Knossos." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 15 oct. 2010. Web. 15 avril 2024.

Adhésion