Avars

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Yves Palisse
publié le 17 décembre 2014
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Disponible dans ces autres langues: anglais, hongrois
Avar Earrings (by Metropolitan Museum of Art, Copyright)
Boucles d'oreilles Avares
Metropolitan Museum of Art (Copyright)

Les Avars étaient une confédération de peuples hétérogènes (divers ou variés) composés de Rourans (ou Ruanruan), d'Hephtalites ainsi que d'autres tribus turco-mongoles ayant migré de l'Asie centrale vers la région de la steppe herbeuse pontique (une zone correspondant à l'Ukraine, à la Russie et au Kazakhstan actuels) après la chute du Khanat des Rourans en 552. Ils sont considérés par de nombreux historiens comme les successeurs des Huns en raison de leur mode de vie et, en particulier, de la guerre à cheval qu'ils pratiquaient. Ils s'étaient installés sur l'ancien territoire des Huns et s'étaient presque immédiatement lancés dans un processus d'expansion territoriale. Après avoir été engagés par l'Empire byzantin pour soumettre d'autres tribus, leur roi Bayan Ier (r. de 562/565 à 602) conclut une alliance avec les Lombards d'Alboïn (règne de 560 à 572) pour vaincre les Gépides de Pannonie, puis s'empara de la région, forçant les Lombards à migrer vers l'Italie.

Les Avars parvinrent finalement à établir le Khanat Avar, qui couvrait un territoire correspondant à peu près à l'Autriche, la Hongrie, la Roumanie, la Serbie et la Bulgarie actuelles, y compris certaines parties de la Turquie. Le départ des Lombards pour l'Italie en 568 eut pour effet d'éliminer un autre peuple hostile de la Pannonie, ce qui permit à Bayan Ier d'étendre ses territoires avec une relative facilité et de fonder l'empire qui dura jusqu'en 796, date à laquelle les Avars furent vaincus par les Francs sous le règne de Charlemagne.

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Origines et migrations

C'EST PRISCuS DE PANIUM QUI, EN 463, MENTIONNE POUR LA PREMIÈRE FOIS LES AVARS DANS L'HISTOIRE ROMAINE .

L'origine exacte des Avars (comme celle des Huns) est sujette à controverse, mais de nombreux historiens, comme Christoph Baumer, les relient au Khanat des Rouran, en Mongolie, au nord de la Chine. Le Khanat des Rouran fut détruit par les Gokturks en 552, et sa population, menée par les Mongols Xianbei, se vit contrainte de fuir vers l'ouest afin d'échapper à leur règne. Cette hypothèse semble la plus probable, mais n'est pas acceptée par tous les chercheurs. La tribu Ju-Juan de Mongolie s'allia aux Huns blancs contre le peuple connu sous le nom de Toba (qui était turc) dans de nombreux engagements et finit par établir un empire dans la région mongole vers l'an 394 de notre ère. Cet empire, connu sous le nom de Khanat des Rouran, succomba aux assauts des Gokturks en 552, peu avant l'apparition des Avars dans la steppe, vers l'an 557. Ainsi Baumer, et ceux qui sont d'accord avec lui, semblent avoir raison.

C'est Priscus de Panium qui, en 463, mentionne pour la première fois les Avars dans l'histoire romaine, les associant à une tribu connue sous le nom de Sabirs, peut-être un sous-groupe de Huns. Priscus est l'une des principales sources sur les Huns (il avait rencontré et dîné avec Attila en 448/449 lors d'une mission diplomatique) et prit note de leurs activités après la mort d'Attila en 453. L'empire hunnique établi par Attila était alors en voie de désintégration (vers 463), consécutivement à la défaite des Huns face à Ardaric, roi des Gépides, lors de la bataille de la Nedao en 454.

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Feast of Attila
Banquet Avar
Fine Arts in Hungary (Public Domain)

À la suite de la Nedao, d'autres nations qui avaient été soumises par les Huns se soulevèrent contre eux, et en 469, l'empire hunnique avait vécu. La question de savoir si les Avars mentionnés par Priscus font partie de la même coalition que ceux qui avaient fui la Mongolie en 552 reste ouverte. De nombreuses tribus dites 'barbares' mentionnées par les écrivains romains (les Alamans, par exemple) avaient changé de composition ethnique entre le moment où elles furent mentionnées pour la première fois et leurs références les plus tardives. Il est très probable, comme l'affirment des historiens tels que Peter Heather et Denis Sinor, que les derniers Avars étaient un groupe différent portant le même nom. Les premiers Avars semblent avoir été une confédération établie dans la région, tandis que les Avars tardifs étaient des réfugiés d'Asie centrale fuyant les Gokturks qui, semble-t-il, s'étaient lancés à leur poursuite.

Contacts avec Rome

En ce qui concerne leur origine et leur fuite vers l'ouest, Heather écrit:

Après les Huns, les Avars représentèrent la prochaine grande vague de guerriers nomades à cheval qui déferla sur la grande steppe eurasienne pour bâtir un empire en Europe centrale. Heureusement, nous en savons beaucoup plus sur eux que sur les Huns. Les Avars parlaient une langue turque et avaient été la force dominante d'une importante confédération nomade aux confins de la Chine. Au début du sixième siècle, ils perdirent cette position au profit d'une force rivale, les Turcs occidentaux [Gokturks], et arrivèrent aux abords de l'Europe en tant que réfugiés politiques, s'annonçant par une ambassade qui se présenta à la cour de Justinien en 558. (401)

Justinien Ier (482-565) reçut l'ambassade et accepta de les engager pour combattre d'autres tribus belliqueuses. Les Avars remplirent admirablement leur mission et s'attendaient par conséquent à un engagement permanent de la part de l'empire. Ils voulaient établir leur propre patrie, où ils se sentiraient à l'abri des Turcs qui les poursuivaient. Le roi des Avars, Bayan Ier, tenta de conduire son peuple au sud du Danube, mais les Romains l'en empêchèrent. Il conduisit ensuite les Avars vers le nord, mais se heurta à la résistance des Francs sous le règne de leur roi Sigebert Ier. Les Avars restèrent donc un peuple nomade au service de Rome jusqu'à la mort de Justinien en 565. Son successeur, Justin II (520-578), résilia leur contrat et, lorsque l'ambassade des Avars demanda l'autorisation de traverser le sud du Danube, elle lui fut refusée. Ils tentèrent à nouveau de percer vers le nord, mais furent repoussés par l'armée de Sigebert Ier. Bayan Ier se tourna alors vers la Pannonie ou, selon d'autres sources, fut invité par Justin II à s'y rendre afin de déloger les Gépides.

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Les Lombards d'Alboïn étaient déjà en Pannonie, en conflit avec les Gépides qui contrôlaient la majeure partie de la région. Comme pour les Avars, les sources divergent sur la question de savoir si les Lombards avaient migré en Pannonie de leur propre chef ou s'ils y avaient été invités par l'empire pour en chasser les Gépides. Bayan Ier voulut s'emparer de la capitale Sirmium, mais peu familiarisé avec la région, il avait besoin de l'aide de ceux qui la connaissaient le mieux. Il fit donc alliance avec Alboïn et les Lombards et, en 567, les deux armées s'unirent. À elles deux, elles écrasèrent les Gépides. Bayan Ier négocia les termes de l'alliance avec Alboïn avant la bataille: en cas de victoire, les Avars recevraient les terres, les richesses et le peuple gépide en tant qu'esclaves, et les Lombards seraient autorisés à vivre en paix. Nous ignorons les raisons qui poussèrent Alboïn à accepter les termes d'un accord aussi désavantageux, mais il ne fait aucun doute qu'il donna son consentement. Comme ce fut le cas pour les Huns et leur politique à l'égard des autres nations, il est possible que Bayan Ier ait menacé Alboïn de totalement soumettre son peuple s'il ne se pliait pas aux exigences des Avars.

Alboin from the Nuremberg Chronicle
Alboïn dans les Chroniques de Nuremberg
Michel Wolgemut, Wilhelm Pleydenwurff (Public Domain)

Les armées se rencontrèrent à une certaine distance de Sirmium et les Gépides, sous le commandement de leur roi Cunimond, furent vaincus. Les sources divergent sur ce qu'il advint par la suite : selon certains récits, Bayan Ier tua Cunimond et fit transformer son crâne en coupe à vin - qu'il offrit ensuite à son compagnon d'armes Alboïn - tandis que, selon d'autres, Alboïn tua Cunimond et fit de son crâne une coupe qu'il porta ensuite à sa ceinture.

Les deux armées combinées marchèrent sur Sirmium mais les Gépides avaient déjà appelé à l'aide l'Empire d'Orient, acceptant de leur céder la ville; lorsque Bayan Ier et Alboïn atteignirent Sirmium, celle-ci était fortement défendue et ils furent repoussés. Dans la mesure où elles n'étaient pas préparées à un siège prolongé, les armées durent se retirer.

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L'essor de l'empire Avar

Bien que Sirmium n'ait pas été prise, les Avars contrôlaient désormais la majeure partie de la Pannonie et les Lombards se rendirent compte à quel point l'accord qu'ils avaient précédemment négocié avec eux leur était défavorable. Alboïn tenta de former une alliance avec les Gépides contre les Avars en épousant la fille de Cunimond, Rosemonde, qu'il avait enlevée après la bataille. Mais il était trop tard, car les Avars étaient tout simplement devenus trop puissants pour leur résister. En 568, Alboïn quitta la Pannonie à la tête de son peuple pour se rendre en Italie où, en 572, il fut assassiné à la suite d'un complot fomenté par sa femme pour venger son père.

The Assassination of Alboin
Assassinat d'Alboïn
Dreweatts Auction Catalogue (Public Domain)

Sous le règne de Bayan Ier, les Avars entreprirent alors de construire leur empire sur les plaines de Pannonie. L'existence d'un noyau ethnique 'avar' au sein de la confédération élargie des Avars se reflète dans certaines décisions et certains décrets militaires de Bayan Ier. À ce propos, l'historien Denis Sinor écrit:

La composition ethnique de l'État avar n'était pas homogène. Bayan était déjà suivi par 10 000 guerriers sujets Koutrigours au moment de la conquête des Gépides. En 568, il les envoya envahir la Dalmatie, arguant que les pertes qu'ils pourraient subir en combattant les Byzantins ne nuiraient pas aux Avars eux-mêmes. (222)

Sous le règne de Bayan Ier, les Avars s'étendirent en Pannonie dans toutes les directions et agrandirent leur empire par la conquête. Un certain nombre de peuples slaves avaient suivi les Avars en Pannonie, et leur étaient désormais soumis. Ils semblaient d'ailleurs être traités avec le même manque de considération que les combattants koutrigours mentionnés par Sinor. Bayan Ier choisit lui-même la base d'opérations des Avars dans leur nouvelle patrie et il est possible qu'il l'ait choisie en raison de son association avec les Huns. L'historien Erik Hildinger commente ce point en écrivant:

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Les Avars établirent leur quartier général près de l'ancienne capitale qu'Attila avait occupé une centaine d'années auparavant et la fortifièrent. On l'appelait le Hring ou Ring. Désormais bien établi en Pannonie, Bayan combattit à nouveau les Francs de Sigebert et les vainquit en 570. Une douzaine d'années plus tard, Bayan attaqua le territoire byzantin et s'empara de la ville de Sirmium, sur la rivière Sava. Les Avars prirent Singidunum (Belgrade) et ravagèrent la Mésie jusqu'à ce qu'ils ne soient vaincus près d'Adrianople en 587. Pour les Byzantins, cela dut ressembler à une reprise de l'agression hunnique du cinquième siècle. (76)

L'expansion des Avars

Après la prise de Sirmium et réganant avec efficacité à partir du Hring, Bayan Ier poursuivit ses conquêtes. Christoph Baumer décrit la façon dont Bayan Ier conduisit ses armées dans les Balkans et exigea un tribut de l'Empire romain d'Orient en échange de la paix, puis, 'avec les Slaves vaincus, qu'ils considéraient comme une sorte de 'chair à canon', ils envahirent la Grèce dans les années 580' (Volume II, 208). Ils utilisaient des tactiques de guerre similaires à celles utilisées par les Huns un siècle plus tôt. Comme les Huns, les Avars étaient d'excellents cavaliers. Baumer note que 'ce n'est qu'avec l'invasion des Avars, dans la seconde moitié du VIe siècle, que l'étrier de fer arriva en Europe'. L'étrier 'permettait de monter en position accroupie ou presque debout, ce qui améliorait la mobilité du cavalier, mais augmentait aussi l'impact de l'attaque de la cavalerie' (Volume I, 86). L'étrier renforça considérablement la cavalerie avare, déjà redoutable, et en fit la force militaire montée la plus redoutée et la plus difficile à vaincre depuis les Huns. Voilà ce qu'écrit Baumer:

Dans son célèbre manuel militaire le Strategikon, l'empereur byzantin Maurice (r. de 582 à 602) décrivit avec justesse le style de combat des Avars, qu'il comparait aux Huns, en ces termes: ' Ils préfèrent le combat à distance, les embuscades, l'encerclement de leurs adversaires, les retraites simulées et les retours soudains, les formations en biseau... Lorsqu'ils mettent leurs ennemis en fuite, ils ne se contentent pas, comme les Perses, les Romains et d'autres peuples, de les poursuivre sur une distance raisonnable et de piller leurs biens, mais ils ne relâchent pas leur effort avant d'avoir complètement détruit leurs ennemis... Si la bataille se déroule bien, il ne faut pas se précipiter dans la poursuite de l'ennemi ni se comporter de manière imprudente. Car cette nation [les nomades des steppes] n'abandonne pas, comme d'autres le font, la lutte dès les premiers revers qu'elle subit en bataille. Mais tant qu'il leur reste des forces, ils essaient toutes sortes de moyens pour assaillir leurs ennemis. (Volume I, 265-267)

Justin II avait entamé une guerre contre les Sassanides en 572 et, les forces impériales étant attirées vers l'est, Bayan Ier en profita pour davantage envahir les territoires byzantins. Il exigea des tributs de plus en plus élevés et vainquit toutes les armées impériales envoyées contre lui. Ce n'est qu'en 592, à la fin de la guerre de l'empire contre les Sassanides, que l'empereur Maurice fut en mesure d'envoyer une armée suffisamment puissante contre Bayan Ier. Les Avars furent chassés des Balkans et refoulés en Pannonie par les troupes impériales commandées par le général Priscus, presque jusqu'à leur capitale. Sans la révolte de Phocas, qui eut lieu à Constantinople en 602, les Avars auraient probablement été massacrés.

East Roman Empire, 6th century CE
Empire romain d'Orient, VIe siècle
William R. Shepherd (Public Domain)

Maurice refusa de démobiliser l'armée et lui ordonna d'hiverner dans les Balkans au cas où les Avars lanceraient une attaque surprise. Les soldats se révoltèrent et, selon l'historien Théophane (vers 760-818), choisirent le centurion Phocas (547-610) comme chef:

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Les soldats mirent Phocas à leur tête et marchèrent sur Constantinople, où il fut rapidement couronné, et Maurice et ses cinq fils exécutés. C'était le 27 novembre 602. L'usurpation de Phocas fut suivie d'une attaque contre l'empire, à l'est comme à l'ouest, par les Perses d'une part et les Avars d'autre part. Mais deux ans plus tard, le Khagan [roi des Avars] fut incité à faire la paix par une augmentation de ses allocations annuelles (451).

À la même époque (en 602), une épidémie de peste se déclara dans les Balkans avant de se propager dans les régions avoisinantes. Il est probable que Bayan Ier ait fait partie des nombreuses victimes de la maladie. Son fils (dont le nom n'est pas connu) succèda à Bayan Ier et tenta de faire survivre l'empire de son père. En 626, il s'allia à l'empire sassanide et mena une campagne terrestre et maritime contre Constantinople. Les redoutables défenses des murs de Théodose (construits sous le règne de Théodose II, 408-450) permirent de repousser l'attaque terrestre, tandis que la flotte byzantine vint à bout de l'assaut naval, coulant un grand nombre de navires avars. La campagne fut un échec complet et les Avars survivants rentrèrent chez eux en Pannonie.

Le déclin de l'empire avar

L'empereur de l'époque, Héraclius (r. de 610 à 641), cessa immédiatement de payer les Avars. Baumer note que 'le Khanat avar, dont les tribus et les clans dépendaient de la distribution régulière de biens, se vit ainsi privé de sa base économique' (Volume II, 208). À la mort du fils de Bayan, en 630, les Bulgares de la région se révoltèrent et une guerre civile éclata entre Avars et Bulgares. Les Bulgares en appelèrent à l'Empire d'Orient pour obtenir de l'aide, mais celui-ci était trop occupé à repousser une attaque des Arabes pour leur venir en aide. Les Bulgares poursuivirent donc la lutte par leurs propres moyens. Bien que les Avars aient remporté ce conflit, celui-ci leur coûta très cher et entraîna le début du déclin de leur puissance. Baumer écrit:

Les recherches archéologiques montrent que la culture matérielle des Avars changea après 630, car dans les tombes masculines, le nombre d'armes en tant qu'objets funéraires diminua considérablement. L'économie de l'empire avar cessa d'être basée sur les guerres et les raids, pour être progressivement remplacée par l'agriculture; les anciens guerriers à cheval avaient troqué la lance et l'armure contre la charrue et vivaient désormais dans des maisons avec toit en selle, creusées à même le sol. (Volume II, 209)

Peter Heather note que, 'tout comme les Huns, les Avars manquaient de la capacité à gouverner directement leurs nombreux groupes de sujets, opérant plutôt au moyen d'une série de chefs intermédiaires issus en partie de ces groupes de sujets' (608). Ce système de gouvernement fonctionna bien au cours du règne de Bayan Ier mais, sans lui, il conduisit à la désunion. Lorsque le roi Franc Charlemagne accéda au pouvoir en 768, les Avars n'étaient pas en mesure de s'opposer à lui. Charlemagne vainquit les Lombards voisins en 774 et s'attaqua ensuite aux Avars, avant de devoir interrompre sa campagne pour faire face à une révolte des Saxons. Au lieu de profiter de ce répit pour renforcer leurs défenses et se mobiliser, les Avars se battirent entre eux et le conflit finit par dégénérer en 794 en une véritable guerre civile au cours de laquelle les chefs des deux factions furent tués. Les dignitaires subordonnés à qui le pouvoir avait échu offrirent ce qui restait de l'empire avar à Charlemagne, qui accepta, mais attaqua quand même en 795, s'emparant facilement du Hring et emportant le trésor des Avars. L'empire prit officiellement fin en 796 avec la reddition officielle des Avars. À partir de cette date, les Avars furent gouvernés par les Francs. En 799, les Avars se révoltèrent, mais furent écrasés par les Francs en 802/803 et, par la suite, fusionnèrent avec d'autres peuples.

Avar Belt Mount
Boucle de ceinture avare
Metropolitan Museum (Copyright)

Cependant, la raison pour laquelle ils sont entrés dans la postérité est d'avoir changé à tout jamais la composition ethnique des régions qu'ils ont conquises. Pour Peter Heather:

Il y a tout lieu de supposer que le système de gouvernement de l'empire avar eut pour conséquence politique de cimenter le pouvoir social des subordonnés élus, de pousser davantage au moins leurs sujets slaves dans la direction d'une consolidation politique et de susciter et permettre une diaspora slave plus large, dans la mesure où certains groupes slaves durent se déplacer plus loin afin d'échapper au joug de la domination des Avars. L'établissement à grande échelle des Slaves dans les anciennes régions romaines de l'est des Balkans - par opposition à de simples raids - n'est devenu possible que lorsque l'empire avar (en combinaison avec les conquêtes perses puis arabes) eut anéanti la supériorité militaire de Constantinople dans la région. (608)

Comme les Huns, auxquels ils sont souvent comparés, les Avars ont radicalement changé le monde qu'ils habitaient. Non seulement ils ont déplacé un grand nombre de peuples (comme les Lombards et les Slaves), mais ils ont brisé le pouvoir politique et militaire de la seconde moitié de l'Empire romain. Ils étaient parmi les guerriers montés les plus féroces de l'histoire mais, comme le dit Howorth, ils étaient aussi 'des bergers et des pillards, et dépendaient sans doute de leurs voisins et de leurs esclaves pour leur artisanat, à l'exception peut-être de la fabrication des épées' (810). Même leurs épées étaient liées aux Huns, puisque 'les chroniqueurs francs parlent d''épées hunniques', ce qui signifie peut-être des lames damasquinées, telles que celles trouvées en grand nombre dans un bateau à Nydam au Danemark, datant apparemment de cette période' (Howorth, 810). La Postérité des Avars se retrouve encore aujourd'hui dans les populations des pays qu'ils ont conquis. Ce n'est pas sans raison qu'ils sont souvent comparés aux Huns: en effet, de par leurs campagnes militaires, ils ont considérablement modifié la démographie des régions qu'ils ont attaquées, déracinant et déplaçant un grand nombre de peuples qui ont ensuite implanté leur culture sur d'autres territoires.

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Traducteur

Yves Palisse
Linguiste passionné d'Histoire, Yves P Palisse est un traducteur indépendant possédant des années d’expérience dans les domaines de la traduction, de l’analyse des médias et du service à la clientèle. Après avoir beaucoup voyagé dans toute l'Europe, Il a fini par poser ses bagages à londres en 1999. Il a une passion pour les sciences humaines, le droit et la justice sociale.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2014, décembre 17). Avars [Avars]. (Y. Palisse, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-13233/avars/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Avars." Traduit par Yves Palisse. World History Encyclopedia. modifié le décembre 17, 2014. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-13233/avars/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Avars." Traduit par Yves Palisse. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 17 déc. 2014. Web. 27 avril 2024.

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