Les Derniers Jours de Socrate - le Monde Plus Noble et Meilleur de Platon

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Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 11 avril 2023
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Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol

Les derniers jours de Socrate est un titre moderne regroupant quatre dialogues socratiques du philosophe grec Platon - l'Euthyphron, l'Apologie, le Criton et le Phédon - qui racontent le procès, l'emprisonnement et la mort de Socrate et présentent la vision de Platon du philosophe idéal et d'une vie vécue à la recherche de la vérité ultime.

L'exécution de Socrate à Athènes en 399 avant J.-C. eut un effet profond sur son élève Platon qui fut inspiré par son maître et abandonna ses ambitions littéraires de dramaturge et se consacra à la philosophie. Bien que Socrate soit souvent considéré comme le "père de la philosophie occidentale", ce titre s'applique plutôt à Platon. Socrate n'a rien écrit, et presque tout ce que l'on sait du philosophe plus âgé provient des Dialogues de Platon.

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La vision que Platon partagea avec le monde était différente de toutes celles qui l'avaient précédé. Il n'y a aucun moyen de savoir si cette vision appartenait réellement à Socrate. Des contemporains de Platon, comme le philosophe Phédon (un autre élève de Socrate qui donne son nom à l'un des plus célèbres dialogues de Platon), affirmèrent que les dialogues de Platon déformaient entièrement Socrate et étaient entièrement de la pensée de Platon.

The Death of Socrates
Mort de Socrate
Jacques-Louis David (1748-1825) (Public Domain)

Outre son œuvre République, Ménon et le Banquet Platon est surtout connu pour les quatre dialogues communément rassemblés sous le titre Les derniers jours de Socrate, qui peuvent être lus comme une pièce de théâtre en quatre actes, dans laquelle l'acte I présente Socrate se livrant au type de recherche qui lui valut d'être accusé de corrompre la jeunesse d'Athènes et de promouvoir la croyance en d'autres dieux (l'Euthyphron) ; l'acte II décrit sa défense et sa condamnation par le tribunal athénien (l'Apologie de Socrate) ; L'acte III présente sa ferme croyance en sa propre vision alors qu'il est en prison (Criton) ; et l'acte IV sa dernière tentative pour clarifier sa vision de l'immortalité de l'âme et de la vérité ultime avant son exécution en buvant la coupe de ciguë (Phédon).

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En écrivant ce drame, Platon créa le paradigme du visionnaire qui meurt pour ses croyances et qui a été retenu par des générations depuis lors comme un exemple à suivre pour défendre la vérité et la justice, même si l'on risque la mort pour ses convictions. Au cœur de la vision que Platon attribue à Socrate se trouve sa célèbre théorie des formes selon laquelle il existe une vérité ultime à laquelle il faut aspirer. Platon n'a pas pu prouver empiriquement l'existence du royaume des formes - même son plus célèbre élève, Aristote, rejeta le concept de plan invisible - mais cela ne l'a jamais empêché d'essayer.

La théorie des formes de Platon

La théorie des formes, que Platon a soutenue et tenté de prouver dans toutes ses œuvres, affirme qu'il existe un royaume supérieur, invisible, au-dessus du monde que l'on voit, et que ce royaume est plus vrai, meilleur et plus beau que tout ce que l'on voit sur terre. En fait, tout ce que l'on voit dans sa vie n'est qu'un reflet de ce qui existe dans le royaume idéal des Formes. Lorsque l'on affirme qu'un vase, ou toute autre chose, est beau, on reconnaît dans cet objet la forme idéale de beauté à laquelle cet objet participe. La forme idéale de beauté peut être approchée par les personnes, les animaux, les objets - n'importe quoi - que l'on voit ou dont on fait l'expérience, et plus cette participation est directe, plus cette personne ou cet objet paraîtra beau.

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DANS SON DRAME EN QUATRE ACTES "LES DERNIERS JOURS DE SOCRATE", PLATON ÉTABLIT LA FIGURE DE SOCRATE COMME MODÈLE À SUIVRE.

Ce même paradigme s'applique aux concepts que l'on prétend être "bons" ou "vrais" - une affirmation ou une croyance ne peut être vraie que dans la mesure où elle participe à l'idéal de vérité, et n'est bonne que dans la mesure où elle s'approche du vrai bien. Cette théorie serait applicable à des concepts aussi nobles que l'existence de Dieu ou aussi banals que l'appréciation d'un repas ; le dîner d'une personne ne serait pas bon simplement parce qu'il convient à son palais individuel, mais parce que la préparation de la nourriture dont ce repas est composé participe plus pleinement au domaine des formes que les autres aliments.

Platon rejeta complètement l'affirmation relativiste, promue par Protagoras (c. 485-415 av. J.-C.), selon laquelle "l'homme est la mesure de toutes choses", ce qui s'exprime le mieux dans la phrase selon laquelle la beauté est dans les yeux de celui qui regarde. La notion selon laquelle toutes les choses sont relatives à la perception et à l'expérience individuelles est contraire à la vision de Platon.

Platon soutenait que l'on ne peut pas simplement croire ou faire ce que l'on veut et soutenir que c'est la bonne façon de vivre ; il faut au contraire s'efforcer de découvrir en quoi consiste la bonne façon de vivre et faire de son mieux pour vivre de cette façon. Par le biais de son drame en quatre actes, Platon fournit un modèle à émuler en la personne de Socrate, et ce drame repose entièrement sur l'acceptation de la théorie des formes, un monde de vérité idéale et objective qui existe indépendamment du système de croyances de chacun.

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Euthyphron

Le dialogue d'Euthyphron ouvre la pièce et présente Socrate avant qu'il n'entre au tribunal pour se défendre contre l'accusation capitale d'impiété. Son principal accusateur était un poète du nom de Mélétos, un jeune homme dont on ne sait rien en dehors de son association au procès de Socrate, et deux autres, Anytos et Lycon, tous citoyens éminents d'Athènes. Au début du dialogue, Socrate rencontre un homme beaucoup plus jeune, Euthyphron, qui est là pour poursuivre son père sur la même accusation. Platon fait de la situation d'Euthyphron un miroir dramatique de celle de Socrate : un jeune homme qui ne sait rien ou presque de ce qu'il allègue porte une grave accusation contre un homme plus âgé.

Dialouges of Plato
Dialogues de Platon
John Belushi (Public Domain)

Tout au long du dialogue, il devient de plus en plus clair qu'Euthyphron est un enfant stupide et prétentieux qui prétend avoir une connaissance supérieure des dieux et de leur volonté qu'il ne peut démontrer. La persistance de Socrate à essayer d'amener Euthyphron à se rendre compte qu'il revendique une connaissance qu'il ne possède pas, et à essayer de faire face à cette vérité et de réévaluer sa vie, se veut un exemple de la façon dont Socrate avait " corrompu " la jeunesse d'Athènes. En confrontant les gens à leurs prétentions et à leurs fausses images d'eux-mêmes, Socrate les encourageait à remettre en question tout ce qu'on leur avait enseigné ou tout ce qu'ils pensaient savoir, ce qui n'était pas du goût des autorités athéniennes.

Cela ne veut pas dire que "corrompre la jeunesse" était la raison pour laquelle Socrate fut exécuté ; il y avait beaucoup d'autres facteurs à l'œuvre à Athènes pour sa condamnation. Platon le savait, bien sûr, et utilisa l'Euthyphron pour démontrer l'absurdité de l'accusation, tout en mettant en scène la façon dont quelqu'un pourrait interpréter les efforts de Socrate comme perturbateurs et destructeurs. Euthyphron, après tout, n'est qu'un jeune homme très bête qui, de son propre aveu dans le dialogue, n'est jamais pris au sérieux par qui que ce soit. Le laisser seul avec ses illusions de grandeur n'aurait affecté personne à Athènes mais, pour Socrate, l'amélioration de l'âme de chacun était d'une importance capitale.

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L'Apologie de Socrate

L'Apologie de Socrate poursuit le drame alors que Socrate est jugé par les hommes d'Athènes. Le titre n'a rien à voir avec le fait que Socrate accepte la responsabilité d'un mal commis et demande pardon. L'"Apologie" signifie la défense d'une position et, au cours de ce dialogue, Socrate défend ses actions et ses croyances dans l'un des plus beaux discours de l'histoire :

Athéniens, je vous honore et je vous aime, mais j’obéirai plutôt au dieu qu’à vous ; et tant que je respirerai et que j’aurai un peu de force, je ne cesserai de m’appliquer à la philosophie, de vous donner des avertissements et des conseils, et de tenir à tous ceux que je rencontrerai mon langage ordinaire : ô mon ami ! comment, étant Athénien, de la plus grande ville et la plus renommée pour les lumières et la puissance, ne rougis-tu pas de ne penser qu’à amasser des richesses, à acquérir du crédit et des honneurs, sans t’occuper de la vérité et de la sagesse, de ton âme et de son perfectionnement ? Et si quelqu’un de vous prétend le contraire, et me soutient qu’il s’en occupe, je ne l’en croirai point sur sa parole, je ne le quitterai point ; mais je l’interrogerai, je l’examinerai, je le confondrai, et si je trouve qu’il ne soit pas vertueux, mais qu’il fasse semblant de l’être, je lui ferai honte de mettre si peu de prix aux choses les plus précieuses, et d’en mettre tant à celles qui n’en ont aucun. Voilà de quelle manière je parlerai à tous ceux que je rencontrerai, jeunes et vieux, concitoyens et étrangers, mais plutôt à vous, Athéniens, parce que vous me touchez de plus près ; et sachez que c’est là ce que le dieu m’ordonne, et je suis persuadé qu’il ne peut y avoir rien de plus avantageux à la république que mon zèle à remplir l’ordre du dieu : car toute mon occupation est de vous persuader, [30b] jeunes et vieux, qu’avant le soin du corps et des richesses, avant tout autre soin, est celui de l’âme et de son perfectionnement. Je ne cesse de vous dire que ce n’est pas la richesse qui fait la vertu ; mais, au contraire, que c’est la vertu qui fait la richesse, et que c’est de là que naissent tous les autres biens publics et particuliers. Si, en parlant ainsi, je corromps la jeunesse, il faut que ces maximes soient un poison ; car si on prétend que je dis autre chose, on se trompe, ou l’on vous en impose. Ainsi donc, je n’ai qu’à vous dire : Faites ce que demande Anytus, ou ne le faites pas ; renvoyez-moi, ou ne me renvoyez pas, je ne ferai jamais autre chose, quand je devrais mourir mille fois. Ne murmurez pas, Athéniens, et accordez-moi la grâce que je vous ai demandée, de m’écouter patiemment ; cette patience, à mon avis, ne vous sera pas infructueuse. J’ai à vous dire beaucoup d’autres choses qui, peut-être, exciteront vos clameurs ; mais ne vous livrez pas à ces mouvements de colère, soyez persuadés que si vous me faites mourir, étant tel que je viens de le déclarer, vous vous ferez plus de mal qu’à moi. (29d-30c, trad. Victor Cousin, Remacle)

Bien que Socrate se défende habilement, il est reconnu coupable d'impiété et condamné à mort. Restant ferme dans ses convictions, il défie ses accusateurs et les membres du jury en leur disant qu'"une vie non examinée ne vaut pas la peine d'être vécue" et qu'il n'a aucun regret, sachant qu'il a fait la volonté de Dieu et poursuivi la vérité jusqu'au bout. L'expert I.F. Stone a fait l'éloge de l'Apologie de Socrate de Platon comme étant "un chef-d'œuvre de la littérature mondiale, un modèle de plaidoirie de tribunal et le plus grand morceau de prose grecque qui nous soit parvenu. Elle atteint un point culminant qui ne manque jamais de nous toucher profondément" et Stone n'est pas le seul à être de cet avis. L'Apologie de Socrate de Platon figure parmi les plus grandes œuvres de la littérature mondiale.

Plato
Platon (Musées du Vatican, Rome)
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Criton

Dans Criton, le vieil ami de Socrate, Criton, vient lui rendre visite en prison et tente de le convaincre de s'échapper. Dans l'Athènes antique, il était courant pour les prisonniers qui avaient des amis riches et proches de soudoyer les gardes et de s'échapper de la prison vers une colonie grecque lointaine ou un autre pays. Socrate refuse cependant, affirmant que les lois d'Athènes l'ont formé et ont fait de lui ce qu'il est, et qu'il ne peut pas choisir de les ignorer maintenant simplement parce qu'elles ne lui conviennent pas.

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Platon décrit un dialogue entre Socrate et les lois d'Athènes dans lequel les lois lui rappellent tout le bien qu'elles lui ont apporté à lui personnellement et aux habitants de la cité en général. Socrate dit à Criton que, s'il s'échappait, il trahirait les lois qui lui ont donné tout ce dont il avait profité dans la vie. Il se trahirait également en fuyant la sentence qui lui a été imposée, car il ne serait pris au sérieux nulle part ailleurs dans le monde s'il renonçait à ses enseignements en montrant qu'il ne pense pas qu'ils valent la peine de mourir pour eux. Le dialogue se termine par le fait que Criton accepte les arguments de Socrate et abandonne ses plans pour sauver son ami.

Phédon

Phédon, le plus complexe des dialogues sur le plan philosophique, constitue le dernier acte du drame. Les élèves de Socrate se sont réunis à la prison pour s'entretenir avec leur maître avant son exécution. Deux de ses amis, Simmias et Cébès, deux philosophes pythagoriciens de Thèbes, sont les principaux interlocuteurs de ce dialogue qui défend l'immortalité de l'âme et la vie après la mort.

PLATON CONSACRA TOUTE SA VIE À PROUVER RATIONNELLEMENT L'EXISTENCE D'UN NIVEAU D'EXISTENCE SUPÉRIEUR ET DE VÉRITÉS SUPÉRIEURES QUI INFLUENÇAIENT LE MONDE VISIBLE.

Socrate commence la discussion en déclarant : " j’ai le ferme espoir qu’il y a quelque chose après la mort." (63C) et Simmias et Cébès proposent ensuite des arguments contre cette affirmation afin d'en vérifier la véracité. Dans l'Apologie de Socrate, Socrate dit aux hommes du tribunal que "Voici encore quelques raisons d’espérer que la mort est un bien. Il faut qu’elle soit, de deux choses l’une, ou l’anéantissement absolu et la destruction de toute conscience, ou, comme on le dit, un simple changement, le passage de l’âme d’un lieu dans un autre." (40c), mais plus loin dans le dialogue, il affirme fermement que l'individu survit à la mort corporelle, déclarant "soyez pleins d’espérance dans la mort, et ne pensez qu’à cette vérité, qu’il n’y a aucun mal pour l’homme de bien, ni pendant sa vie ni après sa mort, et que les dieux ne l’abandonnent jamais " (41d) et conclut en leur disant : "Mais il est temps que nous nous quittions, moi pour mourir, et vous pour vivre. Qui de nous a le meilleur partage ? Personne ne le sait, excepté Dieu." (42a).

Dans Phédon, ces idées sont développées de manière plus complète lorsque Simmias et Cébès s'opposent à l'immortalité de l'âme et que Socrate réfute leurs arguments. Il utilise la théorie de la remémoration, qui est plus clairement développée dans un autre dialogue, le Ménon, et qui soutient que ce que nous appelons "apprentissage" est en fait un acte de remémoration d'expériences vécues dans une vie antérieure et, comme dans ce dialogue, il tente de le prouver en montrant comment les gens savent des choses qui ne leur ont jamais été enseignées. Dans le Phédon, Socrate affirme :

Conséquemment, si nous avons acquis cette connaissance avant de naître et si nous sommes nés avec elle, nous connaissions donc aussi avant de naître et en naissant non seulement l’égalité, le grand et le petit, mais encore toutes les notions de même nature ; car ce que nous disons ici ne s’applique pas plus à l’égalité qu’au beau en soi, au bon en soi, au juste, au saint et, je le répète, à tout ce que nous marquons du sceau de l’absolu, soit dans les questions, soit dans les réponses que suscite la discussion, de sorte qu’il faut nécessairement que nous ayons pris connaissance de toutes ces notions avant notre naissance. (75c-d).

Ce qu'il défend ici, c'est l'acceptation de la théorie des formes, en ce sens que ce dont nous nous " souvenons " est disponible pour nous en raison de l'existence d'un autre royaume de réalité auquel nous avons pris part avant notre naissance, un royaume dans lequel nous étions conscients des vérités objectives, finales. Dans Ménon, il affirme que, si nous mourons avec nos facultés mentales intactes, nous nous souviendrons mieux de ce que nous avons vécu dans notre vie passée et que le domaine des formes fera partie de cette expérience ; dans Phédon, il développe cette affirmation.

Statue of Plato
Statue de Platon
Edgar Serrano (CC BY-NC-SA)

Les arguments sont soulevés et réfutés mais Simmias et Cébès insistent toujours pour obtenir des preuves tangibles de l'immortalité de l'âme et Cébès affirme qu'il ne semble pas comprendre clairement l'argument de Socrate. C'est alors que Socrate se lance dans sa preuve finale de l'immortalité de l'âme en commençant par dire :

il n’y a dans ce que je dis rien de neuf : c’est ce que je n’ai jamais cessé de dire, et en d’autres occasions et tantôt, dans notre entretien. Je vais essayer de te montrer la nature de la cause que j’ai étudiée, en revenant à ces idées que j’ai tant rebattues. Je partirai de là, admettant qu’il y a quelque chose de beau, de bon, de grand en soi et ainsi du reste. Si tu m’accordes cela et si tu conviens que ces choses en soi existent, j’espère alors que je trouverai et te ferai voir la cause qui fait que l’âme est immortelle (100b).

C'est à ce stade que l'argumentation de Socrate vacille en deux points : 1. qu'il va " commencer par la supposition qu'il existe " ce royaume des formes et, 2. qu'il dit à ses amis : " si vous m'accordez cela, et si vous convenez qu'elles existent... " Pour que le royaume des formes serve de preuve à l'appui de l'immortalité de l'âme, il faut accepter qu'un tel royaume existe sans preuve. Si on le fait, alors on croit ; si on ne le fait pas, alors on doutera toujours. En fin de compte, il n'y a pas de preuves tangibles de l'immortalité de l'âme ; il n'y a que la foi.

Conclusion

Platon travailla toute sa vie pour prouver rationnellement, sans aucun doute, l'existence d'un plan d'existence supérieur et de vérités supérieures qui informaient le monde visible. Dans le dernier dialogue qu'il allait écrire, les Lois, il essaya encore mais ne réussist pas tout à fait. Les œuvres de Platon peuvent être lues comme la réfutation, tout au long de sa vie, de la relativité de Protagoras et de la croyance du philosophe plus âgé selon laquelle chacun peut vivre et croire comme il l'entend.

Même s'il ne fut jamais en mesure de prouver ses normes objectives à sa propre satisfaction - ou à celle des autres - sa tentative créa un concept qui n'avait jamais été formulé auparavant sous une forme aussi développée : il existe un bien supérieur à rechercher dans la vie, une vérité objective que l'on doit rechercher, et une façon correcte de vivre sa vie selon les normes de cette vérité.

Dans son récit des derniers jours de la vie de Socrate, Platon fournit au monde le modèle ultime du philosophe qui vit sa croyance dans ces vérités supérieures et dans le royaume invisible d'où elles proviennent, et qui donne sa vie pour cette croyance. Même si l'on n'accepte pas l'univers décrit par Platon, on ne peut s'empêcher d'admirer sa vision d'un monde plus noble et meilleur, dont on peut se rapprocher par le simple fait de croire qu'il existe.

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Questions & Réponses

Qu'est-ce que Les derniers jours de Socrate ?

Les derniers jours de Socrate est un titre moderne pour un recueil de quatre dialogues socratiques du philosophe grec Platon sur le procès, l'emprisonnement et l'exécution de son maître Socrate d'Athènes en 399 avant notre ère.

Quels sont les quatre dialogues des Derniers jours de Socrate ?

Les quatre dialogues des Derniers jours de Socrate sont l'Euthyphron, l'Apologie de Socrate, le Criton et le Phédon.

Les dialogues des Derniers jours de Socrate sont-ils historiquement exacts ?

Les dialogues des Derniers jours de Socrate sont des constructions littéraires basées sur des événements historiques, soigneusement écrites pour présenter des concepts philosophiques.

Pourquoi les derniers jours de Socrate sont-ils importants ?

Les derniers jours de Socrate est un ouvrage important car il expose la vision de Platon qui jeta les bases de la philosophie occidentale et le fondement philosophique de la religion monothéiste.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

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Style APA

Mark, J. J. (2023, avril 11). Les Derniers Jours de Socrate - le Monde Plus Noble et Meilleur de Platon [Plato's Greater, Better World in The Last Days of Socrates]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-825/les-derniers-jours-de-socrate---le-monde-plus-nobl/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Les Derniers Jours de Socrate - le Monde Plus Noble et Meilleur de Platon." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le avril 11, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-825/les-derniers-jours-de-socrate---le-monde-plus-nobl/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Les Derniers Jours de Socrate - le Monde Plus Noble et Meilleur de Platon." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 11 avril 2023. Web. 18 avril 2024.

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