Origine des Anabaptistes de George Blaurock

Article

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 19 juillet 2022
Disponible dans ces autres langues: anglais
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George Blaurock (c. 1491-1529) était l'un des trois fondateurs des Frères suisses (connus par leurs opposants sous le nom d'anabaptistes) avec Conrad Grebel (c. 1498-1526) et Felix Manz (c. 1498-1527). Son Origine des anabaptistes raconte les débuts de la secte et sa persécution par le réformateur suisse Huldrych Zwingli (1484-1531).

Anabaptists in Münster
Anabaptistes à Münster
Hanuš Schwaiger (Public Domain)

Blaurock, Grebel et Manz furent tout d'abord attirés par les enseignements de Zwingli, mais rompirent avec lui après la deuxième dispute de 1523, lorsqu'ils estimèrent que Zwingli s'était compromis sur un certain nombre de points théologiques importants, notamment le baptême des enfants, afin de gagner les faveurs du conseil municipal. Blaurock et les autres rejetaient le sacrement catholique du baptême des enfants en affirmant qu'il n'avait pas de fondement dans les Écritures, mais des leaders protestants comme Zwingli et Martin Luther (1483-1546) continuaient d'insister sur sa légitimité.

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On pense que Blaurock aurait dicté son Origine des anabaptistes à un copiste avant d'être arrêté et brûlé sur le bûcher pour hérésie en 1529.

Les Frères suisses furent appelés anabaptistes (rebaptiseurs) par leurs ennemis, car ils pratiquaient le baptême des adultes conformément à ce qu'ils considéraient comme de nombreuses preuves bibliques à l'appui de cette pratique. En 1525, le canton de Zurich interdit le baptême des adultes et, en 1526, le rendit passible de la peine capitale, deux ordonnances soutenues par Zwingli. Manz fut arrêté et exécuté après avoir refusé d'arrêter, Blaurock fut battu et exilé, et Grebel, qui avait quitté la ville pour rallier d'autres soutiens, mourut au cours de son voyage, probablement de la peste.

Blaurock se rendit au Tyrol en 1527 et on pense qu'il aurait dicté son Origine des anabaptistes à un copiste ou qu'il l'écrivit lui-même avant d'être arrêté et brûlé sur le bûcher pour hérésie en 1529. L'ouvrage est inclus dans la Chronique huttérite, l'histoire des huttérites (également connus sous le nom d'anabaptistes tyroliens) fondée par Jakob Hutter (mort en 1536), un autre leader anabaptiste, et le texte existant est daté de 1542. L'ouvrage est l'un des nombreux exemples de la corrélation entre l'imprimerie et la Réforme protestante, car le récit de Blaurock, probablement publié avant 1542, présente une vision très différente du ministère de Zwingli par rapport à ses propres travaux vers 1524, bien que les deux, grâce au pouvoir de l'imprimerie, auraient laissé à chaque lecteur le soin de décider qui disait la vérité.

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Histoire des anabaptistes

Zwingli arriva à Zurich en 1519 en tant que prêtre catholique nommé à la Gross Münster (Grande Église) et commença presque immédiatement ses efforts de réforme en rejetant la liturgie latine et en lisant à ses fidèles directement l'Évangile de Matthieu en langue vernaculaire. Ses sermons et ses commentaires de la Bible devinrent rapidement populaires, attirant de grandes foules, dont Grebel et Manz. En 1522, Zwingli rompit ouvertement avec l'Église après l'événement connu sous le nom d'Affaire des saucisses, lorsqu'il assista à un dîner au cours duquel des saucisses furent servies aux invités pendant le carême, enfreignant ainsi l'interdiction de manger de la viande pendant le carême.

Zwingli by Hans Asper
Zwingli de Hans Asper
Hans Asper (Public Domain)

Zwingli défendit les convives du dîner en faisant remarquer que le jeûne du carême - et le carême à proprement parler - n'étaient pas soutenus par les Écritures. Il alla ensuite plus loin dans deux sermons dénonçant la pratique, affirmant que de nombreuses traditions de l'Église étaient des obligations artificielles non soutenues par la Bible, et il articula sa nouvelle vision du christianisme réformé à travers ses 67 articles. Les 67 articles de foi de Zwingli servirent ensuite de base à la première dispute avec les délégués catholiques en janvier 1523, qu'il remporta, établissant ainsi sa vision comme la conception dominante du christianisme à Zurich.

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Grebel et Manz faisaient partie de ceux qui avaient suivi l'exhortation de Zwingli à étudier les Écritures par eux-mêmes et qui organisaient régulièrement des réunions d'étude de la Bible. L'insistance de Zwingli sur la suprématie de la Bible en toutes choses encouragea Grebel et Manz à remettre en question certains aspects de sa vision qui n'étaient pas plus conformes à la Bible que ce qu'il critiquait dans le catholicisme, notamment le baptême des enfants. Zwingli avait rejeté tous les sacrements catholiques à l'exception du baptême des enfants et de l'eucharistie, mais Grebel et Manz affirmaient maintenant qu'il avait conservé les mêmes "obligations artificielles" contre lesquelles il avait prêché en insistant sur la légitimité du baptême des enfants, de la dîme et du devoir d'un chrétien de servir dans l'armée.

Rupture avec Zwingli

Après la deuxième dispute de 1523, Zwingli condamna Grebel et Manz en tant que rebelles, les dénonçant dans son sermon "Quiconque provoque des troubles" en 1524. Le conseil municipal tenta de réconcilier les deux camps en 1525, mais aucun ne voulait écouter l'autre ni faire de compromis sur l'une ou l'autre question, en particulier le baptême des enfants. Les anabaptistes affirmaient que la Bible montrait clairement que Jean le Baptiste avait pratiqué des baptêmes d'adultes, tout comme les disciples de Jésus-Christ, mais Zwingli rétorquait que le ministère de Jean avait eu lieu avant le procès et la crucifixion de Jésus de Nazareth - qui avait effacé tous les péchés - tandis que les actes ultérieurs des apôtres n'étaient qu'un moyen de confirmer l'engagement d'une personne envers le Christ et de se séparer de ses anciennes croyances.

Baptism of Jesus
Baptême de Jésus
Carole Raddato (CC BY-SA)

Pour Zwingli, le baptême des enfants était un sacrement valide parce qu'il s'agissait d'une profession de foi d'un adulte pour l'enfant, qui confirmait le réengagement des parents dans l'Église et observait une tradition que l'enfant poursuivrait un jour. Le baptême d'adulte, lorsqu'une personne avait déjà été baptisée en tant qu'enfant, était, selon lui, un rejet du sacrifice du Christ et un acte d'orgueil dans la mesure où l'on prétendait avoir l'autorité de baptiser quelqu'un d'autre pour la rémission des péchés. Zwingli écrivit plus tard (en 1527) que les anabaptistes ne cherchaient qu'à se battre pour le plaisir d'argumenter, car ils n'avaient aucun soutien biblique pour leurs revendications, et qu'ils provoquaient tous ces troubles pour faire avancer un programme caché:

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Ils dénonçaient énormément le baptême des enfants comme étant la principale abomination, émanant d'un mauvais démon et du pontife romain. Nous avons immédiatement répondu à cette attaque en promettant une conférence à l'amiable. Elle fut fixée au mardi de chaque semaine. Lors de la première réunion, la bataille fut vive, mais sans abus, car nous prenions surtout leurs insultes en bonne part... La seconde fut plus vive. En l'espace de trois, ou tout au plus quatre jours, on annonça que les chefs de la secte avaient baptisé quinze frères. Nous avons alors commencé à comprendre pourquoi ils avaient décidé de constituer une nouvelle église et s'étaient opposés si sérieusement au baptême des enfants: ils avaient tenté de diviser et de partager l'église, ce qui était tout aussi hypocrite que la superstition des moines. (Lindberg, Source 7.1, p. 121)

Pour Zwingli, Grebel, Manz et plus tard Blaurock cherchaient simplement à prendre le pouvoir aux dépens de Zwingli. Ils voulaient, selon lui, établir les règles de l'Église de Zurich comme ils l'entendaient plutôt que de se soumettre à l'autorité. Les anabaptistes prétendaient que Zwingli était un hypocrite et un complaisant plutôt qu'un homme de Dieu qui avait abandonné ses convictions antérieures une fois qu'il avait atteint une position respectable dans la ville. Zwingli rejeta leurs affirmations et soutint le conseil municipal dans le mandat de 1525 interdisant le baptême des adultes dans la ville, ainsi que dans le second mandat de 1526 le rendant passible de la peine capitale.

Le texte

Le récit suivant décrit la première réunion de Blaurock, Grebel et Manz en janvier 1525, au cours de laquelle ils se sont baptisés mutuellement et se sont engagés à prêcher leur vision du christianisme, qu'ils considéraient comme la seule vraie. C'est précisément ce que Zwingli avait affirmé lorsqu'il avait établi sa vision réformée à Zurich et dénoncé l'Église catholique. Le récit s'inspire délibérément des récits bibliques par le ton et le style, et présente les personnages centraux comme des chrétiens dévoués prêts à mourir pour leur foi, une image que Zwingli avait également cultivée pour lui-même auparavant.

Le texte est extrait de A Reformation Reader : Primary Texts with Introductions, édité par Denis R. Janz, pp. 200-201, avec des références croisées avec le récit plus long donné dans Spiritual and Anabaptist Writers édité par George Williams, pp. 41-46. Le texte original reproduit dans les deux ouvrages provient de The Hutterite Chronicles (1542), un recueil d'ouvrages relatant l'histoire des anabaptistes et des huttérites, et ne constitue qu'une partie des Reminiscences of George Blaurock (Les souvenirs de George Blaurock):

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Il arriva qu'Ulrich Zwingli, Conrad Grebel, un membre de l'aristocratie, et Felix Manz - tous trois très expérimentés et érudits dans les langues allemande, latine, grecque et aussi hébraïque - se réunirent et commencèrent à discuter entre eux des questions de croyance et reconnurent que le baptême des enfants n'était pas nécessaire et qu'il ne s'agissait en fait pas d'un baptême. Deux d'entre eux, Conrad et Felix, se vouaient cependant au Seigneur et croyaient en outre que l'on doit et que l'on devrait être correctement baptisé selon l'ordonnance chrétienne et les instructions du Seigneur, puisque le Christ lui-même dit que quiconque croit et est baptisé sera sauvé. Ulrich Zwingli, qui frémissait devant la croix, la honte et la persécution du Christ, ne le souhaitait pas et affirmait qu'une révolte éclaterait. Les deux autres, Conrad et Félix, déclarèrent que le commandement et l'institution de Dieu ne pouvaient pas, pour cette raison, devenir caducs.

C'est alors qu'une personne de Chur se présenta à eux, il s'agissait d'un ecclésiastique nommé George de la maison de Jacob, communément appelé "Blaurock" (blouse bleue) parce qu'une fois, lors d'une réunion où l'on discutait de questions de croyance, ce George de Jacob avait lui aussi présenté son point de vue. Quelqu'un demanda alors qui était celui qui venait de parler. Quelqu'un répondit: La personne en blouse bleue a parlé. C'est ainsi qu'il reçut par la suite le nom de Blaurock... Ce George venait, en outre, avec le zèle inhabituel qui était le sien, en tant que pasteur simple et direct. Tout le monde le considérait comme tel. Mais en matière de foi et de zèle divin, qui lui avait été donné par la grâce de Dieu, il agissait merveilleusement et vaillamment pour la cause de la vérité.

Il vint d'abord trouver Zwingli et discuta longuement avec lui de questions de foi, mais sans résultat. On lui dit alors qu'il y avait d'autres hommes plus zélés que Zwingli. Il chercha ces hommes et les trouva, à savoir Conrad Grebel et Felix Manz. Il s'entretint avec eux de ces questions de foi. Ils s'accordèrent sur ces points et, dans la pure crainte de Dieu, ils reconnurent qu'une personne doit apprendre de la Parole divine et de la prédication une vraie foi qui se manifeste dans l'amour, et recevoir le vrai baptême chrétien sur la base de la foi reconnue et confessée, dans l'union avec Dieu d'une bonne conscience préparée désormais à servir Dieu dans une sainte vie chrétienne en toute piété, ainsi qu'à être ferme jusqu'à la fin dans la tribulation.

Ils restèrent ensemble, jusqu'à ce que la crainte ne les saisisse, et qu'ils n'aient le cœur serré. Alors ils se mirent à fléchir les genoux devant le Dieu très haut dans les cieux, l'invoquèrent comme celui qui connaît les cœurs, le supplièrent de leur permettre d'accomplir sa divine volonté et de manifester sa miséricorde à leur égard. Car la chair, le sang et la volonté humaine ne les poussaient pas, puisqu'ils savaient bien ce qu'ils auraient à supporter et à souffrir à cause d'eux.

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Après la prière, George de Jacob se leva et demanda à Conrad de le baptiser, pour l'amour de Dieu, du vrai baptême chrétien, selon sa foi et sa connaissance. Lorsqu'il s'agenouilla avec cette demande et ce désir, Conrad le baptisa, car à cette époque il n'y avait pas de diacre ordonné pour accomplir cette tâche. Après cela, les autres ont également demandé à George de les baptiser, ce qu'il fit également à leur demande. C'est ainsi qu'ils se donnèrent ensemble au nom du Seigneur, dans la haute crainte de Dieu. Chacun confirma l'autre dans le service de l'Évangile et ils commencèrent à enseigner et à garder la foi. C'est ainsi que commença la séparation d'avec le monde et ses mauvaises œuvres.

Peu après, plusieurs autres se rendirent auprès d'eux, par exemple Balthasar Hubmaier de Friedberg, Louis Haetzer et d'autres encore, des hommes bien instruits en allemand, en latin, en grec et en hébreu, très versés dans les Écritures, des prédicateurs et d'autres personnes, qui devaient bientôt témoigner de leur sang.

Felix Manz, déjà cité, fut noyé à Zurich à cause de cette vraie croyance et de ce vrai baptême, lui qui témoigna fermement de cette vérité par son corps et sa vie.

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Ensuite, Wolfgang Ullmann, qu'ils ont brûlé et mis à mort à Waltzra, également en Suisse, lui-même le onzième, ses frères et associés témoignant d'une manière valeureuse et chevaleresque avec leur corps et leur vie jusqu'à la mort que leur foi et leur baptême étaient fondés sur la vérité divine...

C'est ainsi que le mouvement se répandit à travers les persécutions et les tribulations. L'Église grandissait chaque jour, et le peuple du Seigneur était de plus en plus nombreux. L'ennemi de la vérité divine ne pouvait pas supporter cela. Il se servit de Zwingli comme d'un instrument, qui commença alors à écrire diligemment et à prêcher en chaire que le baptême des croyants et des adultes n'était pas juste et ne devait pas être toléré - contrairement à sa propre confession qu'il avait précédemment écrite et enseignée, à savoir que le baptême des enfants ne peut pas être démontré ou prouvé par une seule parole claire de Dieu. Mais maintenant, comme il voulait plaire aux hommes plutôt qu'à Dieu, il s'opposa au vrai baptême chrétien. Il incita également la magistrature à agir sur autorisation impériale et à décapiter comme anabaptistes ceux qui s'étaient correctement donnés à Dieu et qui, avec une bonne compréhension, avaient conclu un pacte de bonne conscience avec Dieu.

Finalement, on en arriva au point où plus de vingt hommes, veuves, femmes enceintes et jeunes filles furent jetés misérablement dans des tours sombres, condamnés à ne plus jamais voir ni soleil ni lune tant qu'ils vivraient, à finir leurs jours au pain et à l'eau, et donc dans les tours sombres à rester ensemble, les vivants et les morts, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de vivants - là pour mourir, pour puer et pourrir. Certains d'entre eux ne mangèrent pas une bouchée de pain en trois jours, juste pour que d'autres puissent manger.

Bientôt, à l'instigation de Zwingli, un ordre sévère fut donné: si d'autres personnes du canton de Zurich se faisaient rebaptiser, elles seraient immédiatement jetées à l'eau et noyées, sans autre forme de procès, d'audience ou de sentence. On voit ici quel enfant de l'esprit était Zwingli, et ceux de son parti le sont encore.

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Cependant, comme l'œuvre encouragée par Dieu ne peut être changée et que le conseil de Dieu n'est au pouvoir d'aucun homme, les hommes susmentionnés allèrent, sous l'impulsion divine, proclamer et prêcher la parole évangélique et le fondement de la vérité. George Blaurock se rendit dans le comté du Tyrol. Entre-temps, Balthasar Hubmaier vint à Nicolsburg, en Moravie, et commença à enseigner et à prêcher. Les gens acceptèrent l'enseignement et de nombreuses personnes furent baptisées en peu de temps.

Conclusion

Peu après leur rencontre, Grebel quitta Zürich pour prêcher la vision anabaptiste ailleurs et rallier des soutiens, tandis que Manz et Blaurock restèrent dans la ville. Tout au long de l'année 1526, Manz continua la pratique du baptême des adultes jusqu'à ce qu'il ne soit arrêté et exécuté en janvier 1527, et le même jour, Blaurock fut sévèrement battu et exilé. Le passage ci-dessus, dans lequel Blaurock parle de "plus de vingt hommes, veuves, femmes enceintes et jeunes filles" emprisonnés et privés de tout autre chose que du pain et de l'eau, est un scénario qui s'est répété dans toute l'Europe alors que les anabaptistes étaient persécutés à la fois par les catholiques et les sectes protestantes.

Swiss Anabaptist
Anabaptiste suisse
Gatine after Lante (Public Domain)

Blaurock a raison d'affirmer que le mouvement "s'est répandu à travers la persécution et beaucoup de tribulations", car de nombreux documents judiciaires européens de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle font état de l'exécution d'anabaptistes, souvent en grand nombre. Zwingli supervisa la noyade de trois autres à Zurich avant que les autres ne partent. Les anabaptistes eurent recours à l'imprimerie, tout comme les autres sectes protestantes et l'Église catholique, pour gagner des gens à leur cause et dénoncer les pratiques et les croyances de leurs adversaires, mais leur volonté de mourir pour leur foi semble avoir attiré plus de convertis que n'importe quel pamphlet ou tract.

On ne sait pas exactement quelle fut la diffusion du récit de Blaurock dans les années qui suivirent sa mort, mais compte tenu de la popularité des ouvrages protestants au XVIe siècle, elle fut probablement importante. Blaurock n'avait cependant pas la notoriété de Zwingli, surtout après la mort de ce dernier lors des guerres de Kappel en 1531, où il fut salué en tant que martyr. Sa réputation de défenseur de la vraie foi fut renforcée par son successeur, Heinrich Bullinger (1504-1575), qui, bien que beaucoup plus modéré, rejeta également les revendications des anabaptistes.

Zwingli les avait chassés de Zürich à la fin de l'année 1527 lorsqu'il écrivit sa Réfutation des ruses des baptistes, et grâce à l'imprimerie, son interprétation du mouvement anabaptiste fut plus répandue que le récit de Blaurock sur sa trahison de ceux qui l'avaient initialement admiré. Le récit de Blaurock resta cependant un texte important pour les congrégations anabaptistes, et il inspira apparemment davantage de conversions. Les anabaptistes persévérèrent dans les épreuves, informés par le récit de Zwingli et ceux d'autres personnes également diffusés sous forme imprimée, pour influencer le développement des huttérites, des amish, des mennonites, du mouvement communautaire Bruderhof et d'autres sectes chrétiennes similaires toujours actives à l'heure actuelle.

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Questions & Réponses

Qui était George Blaurock?

George Blaurock, tout comme Conrad Grebel et Felix Manz, était l'un des fondateurs de la secte chrétienne connue sous le nom d'anabaptistes.

Pourquoi étaient-ils connus sous le nom d'anabaptistes?

La secte était connue sous le nom d'anabaptistes (rebaptiseurs) parce qu'elle ne croyait pas au baptême des enfants. Ils pensaient que seul un adulte capable d'un choix rationnel pouvait recevoir un baptême légitime. Ils pratiquaient le baptême des adultes en tant que principe de leur foi.

Pourquoi Zwingli était-il opposé aux anabaptistes?

Zwingli prétendait s'opposer aux anabaptistes parce qu'ils étaient des rebelles et qu'ils voulaient faire avancer leur propre cause. Les anabaptistes prétendaient que Zwingli avait peur de suivre ses propres convictions et qu'il avait trahi la cause.

Pourquoi le baptême des enfants était-il si important?

Le baptême des enfants était un sacrement de l'Église catholique. Au début de la Réforme protestante, Martin Luther et Huldrych Zwingli l'ont conservé, tout en rejetant les autres sacrements, à l'exception de l'eucharistie. Les anabaptistes affirmaient qu'en conservant le baptême des enfants, ils n'adhéraient pas à l'autorité de la Bible et avançaient donc une fausse foi.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2022, juillet 19). Origine des Anabaptistes de George Blaurock [Blaurock's Origin of the Anabaptists]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2041/origine-des-anabaptistes-de-george-blaurock/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Origine des Anabaptistes de George Blaurock." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juillet 19, 2022. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2041/origine-des-anabaptistes-de-george-blaurock/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Origine des Anabaptistes de George Blaurock." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 19 juil. 2022, https://www.worldhistory.org/article/2041/blaurocks-origin-of-the-anabaptists/. Web. 29 avril 2025.

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