Harriet Tubman

Héroïne et clairvoyante américaine

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié sur
Disponible dans ces autres langues: anglais, Turc
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Harriet Tubman, 1885 (by Horatio Seymour Squyer, Public Domain)
Harriet Tubman, 1885
Horatio Seymour Squyer (Public Domain)

Harriet Tubman (c. 1822-1913) était une ancienne esclave, une abolitionniste, une militante des droits de la femme et une célèbre conductrice du chemin de fer clandestin. Elle fut cuisinière, infirmière, éclaireuse et espionne pour l'armée de l'Union pendant la guerre de Sécession et, à la fin de sa vie, elle fonda le Harriet Tubman Home for the Aged à Auburn et Fleming, dans l'État de New York, qui est aujourd'hui un site historique national.

Née esclave dans le Maryland, Harriet Tubman s'échappa en 1849 pour rejoindre Philadelphie et retrouver la liberté. Elle retourna ensuite dans le Maryland pour libérer sa famille et devint conductrice sur le chemin de fer clandestin, travaillant avec ses compagnons abolitionnistes William Still (1819-1902), Passmore Williamson (1822-1895), Frederick Douglass (1818-1895), William Lloyd Garrison (1805-1879), John Brown (1800-1859) et bien d'autres pour aider les aspirants à la liberté (esclaves fugitifs) dans leur fuite de l'esclavage.

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Elle soutint la résistance armée à l'"institution particulière" et aida John Brown à planifier son assaut contre l'arsenal de Harpers Ferry, en Virginie, en 1859, qui, espéraient-ils, encouragerait une révolte d'esclaves à grande échelle. Le raid échoua et Brown fut exécuté, mais Tubman continua à plaider en faveur d'une action militaire contre les esclavagistes, en aidant à recruter des soldats noirs et en servant de guide et d'éclaireur lors du raid de la rivière Combahee en 1863, qui permit de libérer plus de 750 esclaves.

Après la guerre de Sécession, Tubman défendit les droits des femmes et les droits civils depuis sa maison d'Auburn, dans l'État de New York, créa sa maison pour les personnes âgées et fit des dons gratuits à toute cause défendant l'égalité des droits pour tous. Elle mourut de pneumonie en 1913 et fut enterrée avec les honneurs semi-militaires au cimetière de Fort Hill à Auburn. Aujourd'hui, on se souvient d'elle comme d'un grand défenseur américain de la liberté et de la justice pour tous.

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Jeunesse, blessures et famille

Selon les auteurs Jean Marie Wiesen et Rita Daniels, la grand-mère maternelle de Tubman, connue sous le nom de Modesty, était "une jeune fille ashanti... née au Ghana, sur la Côte d'Or de l'Afrique" et faisait "partie des centaines d'Africains de l'Ouest capturés dans son village à la fin des années 1700" (14). La mère de Tubman, Harriet ("Rit") Green, épousa Ben Ross vers 1808 et eut neuf enfants, dont Araminta ("Minty") Ross (née vers 1822), qui deviendrait Harriet Tubman.

La famille fut séparée car Rit appartenait à la famille Brodess tandis que Ben était l'esclave des Thompson. Comme tous les enfants nés d'une femme esclave étaient réduits en esclavage par ses propriétaires, tous les enfants devinrent la propriété de Mary Pattison Brodess et de son fils Edward. Edward sépara la famille encore plus en les louant à différents endroits et, à un moment donné, en vendant deux des sœurs de Tubman.

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Une blessure entraîna une épilepsie du lobe temporal, caractérisée par des périodes de sommeil au cours desquelles elle avait des visions.

À l'âge de six ans, Tubman fut louée à une femme comme nourrice et, chaque fois que l'enfant se réveillait et pleurait, Tubman était fouettée. Elle prit l'habitude de porter plusieurs couches de vêtements pour se protéger, ce qui l'aida peut-être, mais elle garda les cicatrices de ces coups de fouet jusqu'à la fin de sa vie.

En 1835, alors que Tubman avait environ 13 ans, elle fut envoyée faire une course, avec le cuisinier de la plantation, dans un magasin local pour y acheter quelques provisions. Tubman se souviedrait plus tard qu'elle avait honte de l'aspect de ses cheveux, même recouverts d'un châle, et qu'elle attendit à l'extérieur du magasin alors que le cuisinier était entré. Un surveillant, qui poursuivait un esclave fugitif, demanda à Tubman de l'aider à l'arrêter, ce qu'elle refusa. Le surveillant lança alors un poids de 2 livres sur l'esclave en fuite, mais il le manqua et frappa Tubman à la tête. L'universitaire Kate Clifford Larson écrit:

La dernière chose dont elle se souvient est que le surveillant "a levé le bras pour lancer un poids de fer sur l'un des esclaves et c'est la dernière chose dont je me souvienne". Elle se souvient très bien que le poids "m'a brisé le crâne et a coupé un morceau de ce châle qui s'est enfoncé dans ma tête. Ils m'ont transportée à la maison, en sang et évanouie. Je n'avais pas de lit, pas d'endroit où m'allonger, et ils m'ont allongée sur le siège du métier à tisser, et j'y suis restée toute la journée et la suivante".

(42)

Tubman fut renvoyée aux champs le lendemain, travaillant "avec le sang et la sueur qui roulaient sur mon visage jusqu'à ce que je ne puisse plus voir" (Larson, 42), mais elle finit par être autorisée à se faire soigner par sa mère, une guérisseuse herboriste, qui la soigna pour qu'elle retrouve la santé. Selon Larson, cette blessure entraîna une épilepsie du lobe temporal, caractérisée par des périodes de sommeil au cours desquelles elle avait des visions qu'elle considérait comme envoyées par Dieu. Elle restait dans cet état jusqu'à ce qu'elle ne se réveille soudainement ou que "les secousses persistantes de ses compagnons esclaves la ramènent à la réalité, bien qu'elle ait protesté qu'elle n'avait pas dormi du tout" (Larson, p. 43-44).

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Ces visions se poursuivraient tout au long de sa vie et, selon elle, lui indiquaient souvent où aller, quand et comment trouver les personnes susceptibles d'aider les personnes en quête de liberté. Elle affirme avoir vu John Brown dans ses visions, par exemple, des années avant de le rencontrer.

Fuite de l'esclavage

Vers 1844, elle épousa John Tubman, un Noir libre, et changea son nom d'Araminta en Harriet, peut-être en l'honneur de sa mère. Bien que désormais mariée à un homme libre, elle restait une esclave et pouvait donc être vendue. Edward Brodess fit tout son possible pour la vendre, mais personne ne voulait acheter une esclave abîmée. Pendant que Brodess s'employait à la vendre, Tubman pria pour qu'il meure et, peu de temps après, il décéda. Consciente qu'elle et ses frères seraient vendus par sa veuve, Eliza Brodess, elle s'échappa avec deux d'entre eux, Ben et Henry, en septembre 1849.

Harriet Tubman
Harriet Tubman
Harvey B. Lindsley (Public Domain)

Ils se dirigeaient vers le nord lorsque les deux frères revinrent sur leur décision, et Tubman repartit avec eux. À la fin du mois d'octobre ou en novembre, elle recommença, cette fois seule. Pour dissiper les craintes que sa famille pourrait avoir en la découvrant partie, elle chanta une chanson à un compagnon d'esclavage, une chanson spirituelle, qui parlait de se diriger vers la terre promise. Wiesen et Daniels commentent:

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Le chant n'était pas seulement un passe-temps pour les personnes réduites en esclavage. Il était devenu un outil stratégique dans leur quête de liberté. Ils composaient des chansons sur leur travail, non seulement pour passer le temps mais aussi pour se motiver. Au fil du temps, ces chansons ont évolué vers une communication secrète, avec des paroles et des mélodies spécifiques portant des messages cachés. Elles contenaient des indications précises, guidant les esclaves vers des points de rencontre désignés où ils pouvaient se réunir et planifier leur fuite vers le Nord.

(43)

Après sa blessure, Brodess l'avait autorisée à se faire embaucher dans d'autres plantations, et l'une d'entre elles lui permit de retrouver son père qui travaillait dans les champs de bois. Elle y rencontra plusieurs Noirs libres, notamment des marins, qui lui parlèrent du chemin de fer clandestin et des routes vers le nord. Lorsque Tubman s'enfuit en 1849, elle se souvint de leurs paroles, suivit l'étoile polaire et se rendit du Maryland à l'État libre de Pennsylvanie et à Philadelphie, où elle fut accueillie par William Still et les autres abolitionnistes présents.

Conductrice du chemin de fer clandestin

Bien qu'elle ait désormais été libre, elle estimait qu'elle ne pouvait jouir de sa liberté tant que sa famille restait en esclavage. En 1850, elle apprit que sa nièce Kessiah et ses enfants allaient être vendus et, avec la bénédiction de William Still, elle devint "conductrice" du chemin de fer clandestin, retournant dans le Maryland pour les sauver.

Dans le Maryland, Tubman élabora un plan avec son beau-frère, Tom Tubman, et le mari de Kessiah, John Bowley, un Noir libre. Le jour de la vente aux enchères, Bowley fit l'offre gagnante pour Kessiah puis, pendant que le commissaire-priseur était distrait par sa pause déjeuner, il s'enfuit sans payer vers un refuge, puis, de nuit, navigua jusqu'à l'endroit convenu où il rencontra Tubman, qui emmena toute la famille à Philadelphie.

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Routes of the Underground Railroad
Trajets du chemin de fer clandestin
Wilbur Henry Siebert (Public Domain)

Après ce premier voyage, Tubman retourna dans le Maryland à plusieurs reprises, emmenant d'autres membres de sa famille (y compris ses parents) vers le nord, vers la liberté, en empruntant le chemin de fer clandestin. Le chemin de fer clandestin n'était ni clandestin ni une voie ferrée, mais une confédération informelle d'abolitionnistes et de sympathisants des esclaves fugitifs qui les aidaient à trouver la liberté dans les États du Nord ou au Canada. Les participants utilisaient toutefois la terminologie associée à un véritable chemin de fer, notamment:

  • Les agents - qui avertissaient les esclaves de l'existence du chemin de fer et leur donnaient rendez-vous avec un chef de train.
  • Les chefs de train - qui conduisaient les esclaves fugitifs vers les "gares" le long du "chemin de fer".
  • Les chefs de gare - qui géraient les refuges appelés "gares".
  • Les actionnaires - qui apportaient un soutien financier au chemin de fer mais ne participaient pas nécessairement de manière active.

Tout comme William Still et beaucoup d'autres, Tubman occupa tous ces postes à un moment ou à un autre entre 1850 et 1860, bien qu'elle soit surtout connue en tant que chef de train.

La loi sur les esclaves fugitifs de 1850, qui stipulait que les citoyens des États libres devaient aider à la capture et au retour des aspirants à la liberté, signifiait que sa famille n'était plus en sécurité, même à Philadelphie, et elle les envoya donc à St. Catharines, Ontario, Canada.

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En 1851, elle revint chercher son mari, mais celui-ci, pensant qu'elle était morte, s'était remarié et, sa seconde femme étant enceinte, il n'avait aucune envie de la suivre dans le Nord. Tubman, bien que le cœur brisé, poursuivit son chemin, effectuant 19 voyages entre le Maryland et le Canada entre 1850 et 1860. Elle devint connue sous le nom de "Moïse", menant son peuple vers la liberté comme le patriarche biblique, conduisant personnellement 70 esclaves vers le nord et fournissant à d'autres des informations sur les itinéraires nord du chemin de fer clandestin.

Parmi les esclaves qu'elle emmena au nord se trouvait une fillette de huit ans nommée Margaret. Tubman affirmait que Margaret était sa nièce, mais il n'y a aucune preuve de cette affirmation. Bien des années plus tard, la fille de Margaret, Alice Lucas Brickler, décrivit sa mère comme "la nièce préférée de tante Harriet" (Larson, 197), mais elle ajouta que Tubman avait "kidnappé" Margaret d'une maison prospère sur la côte est du Maryland, et Margaret elle-même se souvenait d'une belle maison avec des chevaux et une belle voiture. Larson suppose que Margaret était peut-être la fille illégitime de Tubman, qu'elle aurait confiée à un couple de Noirs libres et qu'elle aurait récupérée par la suite, mais cette hypothèse ne peut être corroborée. L'identité de Margaret et la raison pour laquelle Tubman l'enleva à son foyer et la sépara de son frère jumeau restent un mystère.

Passmore Williamson & John Brown

En juillet 1855, Passmore Williamson et William Still participèrent à la libération de Jane Johnson (c. 1814/1827 à 1872) à Philadelphie. Johnson était réduite en esclavage par un certain John Hill Wheeler, et Williamson et Still le confrontèrent sur les quais et aidèrent Johnson à s'échapper. Still emmena Johnson dans un refuge, dont Williamson ignorait l'emplacement, de sorte que lorsque Williamson fut traduit en justice par Wheeler et que le juge exigea qu'il produise Johnson et ses deux fils, il ne put s'exécuter, car il n'avait aucune idée de l'endroit où ils se trouvaient.

Abolitionist Passmore Williamson in Prison
L'abolitionniste Passmore Williamson en prison
Chester County Historical Society (Public Domain)

Il fut condamné à 100 jours de prison à Moyamensing pour outrage au tribunal et devint un prisonnier célèbre, accordant des interviews à des journalistes dans tous les États-Unis sur les raisons de son incarcération et les maux de l'esclavage. À cette époque, Tubman était également célèbre, ou tristement célèbre, selon le côté de la question de l'esclavage que l'on soutenait, et les propriétaires d'esclaves du Sud placèrent une prime de 40 000 dollars (environ 1 500 000 dollars d'aujourd'hui) pour la capture de la femme connue sous le nom de "Moïse".

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Malgré cela, Tubman poursuivit ses efforts pour libérer les esclaves et conduire les aspirants à la liberté vers le nord et, au péril de sa propre liberté, elle rendit visite à Williamson en prison en octobre 1855. Larson écrit:

Williamson était l'un des nombreux abolitionnistes blancs influents vers lesquels Tubman était attirée; fermes sur leurs principes, ils risquaient leur liberté et leurs moyens de subsistance pour protéger les esclaves fugitifs et lutter pour mettre fin à l'esclavage. Williamson, et beaucoup d'autres comme lui, en vinrent à admirer, parfois avec beaucoup de respect, la ténacité et l'engagement de Tubman, reconnaissant que ses efforts dépassaient de loin même leur travail le plus passionné et le plus dangereux au nom des esclaves.

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Cette "ténacité et cet engagement" allaient au-delà de l'aide apportée aux esclaves pour qu'ils retrouvent la liberté et devinrent plus militants après la rencontre avec John Brown en 1858. Brown, un abolitionniste qui luttait contre les propriétaires d'esclaves dans le "Kansas sanglant" dans les années 1850, respectait Tubman comme elle le respectait. Ils étaient tous deux convaincus d'avoir été appelés par Dieu à travailler pour l'abolition et que, comme dans l'Ancien Testament de la Bible, Dieu approuvait la violence au service de la justice.

Tubman aida Brown à planifier son raid désormais célèbre sur Harpers Ferry, en Virginie, où ils espéraient s'emparer de l'arsenal, armer la population noire et déclencher une insurrection plus importante que la rébellion de Nat Turner de 1831, qui s'étendrait au-delà des frontières de l'État et deviendrait un mouvement national, renversant l'institution de l'esclavage.

Les plans furent dévoilés et le raid échoua. Brown fut arrêté par le colonel Robert E. Lee (1807-1870) et fut pendu. Tubman avait voulu participer au raid, mais la maladie l'en avait empêchée, ce qui l'empêcha également d'assister à l'exécution de Brown. Plus tard, installée à Auburn, dans l'État de New York, lorsqu'elle créa le Home for the Aged, elle nomma la résidence centrale "John Brown Hall" en son honneur.

Service pendant la guerre de Sécession

Après le déclenchement de la guerre de Sécession en 1861, Tubman servit d'abord d'infirmière, utilisant des remèdes à base de plantes qu'elle avait appris de sa mère, puis d'espionne, d'éclaireuse et de guide. En 1862, elle fut envoyée en Caroline du Sud par le gouverneur du Massachusetts, John Andrew, et travailla avec le général David Hunter, un fervent abolitionniste, qui déclara tous les esclaves de Port Royal libres.

Comme Tubman avait passé des années à naviguer sur toutes sortes de terrains avec le chemin de fer clandestin, elle excella dans son rôle d'éclaireuse pour l'armée de l'Union.

Le président Abraham Lincoln n'était pas encore persuadé que l'émancipation était la meilleure idée, et il invalida donc la proclamation de Hunter. Hunter n'en tint pas compte, continua à recruter des soldats noirs pour l'armée et finit par demander l'aide de Tubman. Les anciens esclaves se méfiaient des Blancs, mais la réputation de Tubman en tant que "Moïse" du chemin de fer clandestin les aida à oublier leurs craintes et à s'engager.

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Les soldats confédérés, les esclavagistes et les sympathisants n'ayant jamais prêté attention à la femme noire qui vaquait à ses occupations, elle put recueillir des informations qu'elle transmit à des officiers de l'Union, tels que le colonel James Montgomery.

En 1863, Tubman guida les troupes de Montgomery lors du raid de Combahee Ferry. Les troupes noires brûlèrent les plantations, s'emparèrent des provisions et libérèrent les esclaves de la région, soit plus de 750, qui s'enfuirent tous à bord des bateaux à vapeur qui avaient amené les soldats. Après le raid, elle reprit ses fonctions d'éclaireuse, d'infirmière et d'espionne jusqu'à la fin de la guerre en 1865.

Conclusion

Tubman avait acheté une ferme à Fleming, dans l'État de New York (près d'Auburn), à Frances Adeline Seward (épouse du sénateur abolitionniste William H. Seward) en 1859 et, après la guerre, elle y retourna. Elle prit des pensionnaires pour l'aider à payer ses dépenses, dont le fermier Nelson Davis. Bien qu'il ait 22 ans de moins que Tubman, ils tombèrent amoureux et se marièrent en 1869. La même année, l'écrivain Sarah Hopkins Bradford écrivit Scenes in the Life of Harriet Tubman, la première biographie de cette femme désormais célèbre, dont tous les bénéfices lui revenaient, ce qui l'aida à entretenir sa ferme.

Nelson Davis mourut de la tuberculose en 1888 et, comme il était un vétéran de la guerre de Sécession, Tubman reçut une pension en tant que veuve. Elle utilisa une partie de cet argent pour soutenir le mouvement pour le droit de vote des femmes et pour créer la Harriet Tubman Home for the Aged, qui fournit un logement aux Noirs âgés ou sans abri de la région.

Harriet Tubman in 1911
Harriet Tubman en 1911
Unknown Photographer (Public Domain)

En 1911, Tubman devint elle-même résidente de cette maison, et lorsque les gens apprirent que sa santé était défaillante, de nombreux partisans et admirateurs envoyèrent des dons pour permettre à la ferme et à la maison de fonctionner. Tubman y mourut d'une pneumonie le 10 mars 1913 et fut enterrée avec les honneurs semi-militaires au cimetière de Fort Hill à Auburn, dans l'État de New York. Larson écrit à propos de son héritage:

Tubman a été guidée par une vie intérieure façonnée par une expérience particulière de l'esclavage. Souffrant du fouet, handicapée par une blessure à la tête presque fatale, Tubman a surmonté l'horrible adversité de son enfance pour en ressortir avec une volonté d'acier. Refusant d'être liée par les chaînes de l'esclavage ou par les faibles attentes qui limitent la vie des femmes et des Afro-Américains, Tubman s'est battue contre des obstacles incroyables pour poursuivre son engagement de toute une vie en faveur de la liberté, de l'égalité des droits, de la justice et de l'autodétermination. Grâce à des techniques de survie uniques, Tubman a réussi à transcender la victimisation pour se libérer émotionnellement et physiquement de ses oppresseurs... La vie remarquable de Tubman, plus puissante et extraordinaire dans sa réalité, est l'étoffe d'une légende et, en fin de compte, d'une véritable héroïne américaine.

(xx-xxi)

En 1978, Harriet Tubman est devenue la première femme afro-américaine à figurer sur un timbre-poste américain et a été à nouveau honorée de la même manière en 1995. Le gouvernement américain avait également prévu de placer l'image de Tubman au recto du billet de 20 dollars, bien que cette initiative ait été bloquée à plusieurs reprises depuis son introduction en 2016. Elle a fait l'objet de romans, d'histoires, d'émissions de télévision et de films, le dernier en date étant le film Harriet (2019), interprété par Cynthia Erivo. Tubman continue d'être honorée par des noms de lieux et des sites historiques, et l'histoire de sa vie inspire les gens aujourd'hui comme elle le faisait à l'époque où elle vécut.

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Questions & Réponses

Qui était Harriet Tubman?

Harriet Tubman était une ancienne esclave, une abolitionniste, une conductrice du chemin de fer clandestin, une militante des droits civiques, une partisane du droit de vote des femmes, une espionne, une éclaireuse et une guide pendant la guerre de Sécession et un défenseur de l'égalité des droits pour tous.

Quand Harriet Tubman a-t-elle été blessée?

Harriet Tubman reçut un coup violent à la tête lorsqu'elle avait environ 13 ans en 1835, ce qui entraîna des "crises" qui durèrent toute sa vie et qu'elle attribuait à Dieu qui lui envoyait des messages.

Harriet Tubman a-t-elle prôné la violence pour mettre fin à l'esclavage?

Oui. Harriet Tubman a aidé John Brown à planifier son raid sur l'arsenal de Harpers Ferry, qui, espéraient-ils, encouragerait une révolte nationale des esclaves. Plus tard, elle a soutenu l'armée de l'Union en tant qu'infirmière, éclaireuse, guide et espionne pendant la guerre de Sécession.

Comment Harriet Tubman est-elle morte?

Harriet Tubman est morte de pneumonie en 1913 à Auburn, dans l'État de New York.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2025, June 05). Harriet Tubman [Harriet Tubman]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/Fr/1-19635/harriet-tubman/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Harriet Tubman." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le June 05, 2025. https://www.worldhistory.org/trans/Fr/1-19635/harriet-tubman/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Harriet Tubman." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 05 Jun 2025, https://www.worldhistory.org/Harriet_Tubman/. Web. 05 Jul 2025.

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