La bataille de Białystok-Minsk en juin-juillet 1941, caractérisée par l'encerclement d'armées soviétiques entières positionnées près de chacune de ces villes, en Pologne et en Biélorussie, fut l'une des premières victoires de l'Allemagne nazie et de ses alliés de l'Axe contre l'Armée rouge de l'URSS lors de l'opération Barbarossa pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-45). Plus de 330 000 prisonniers de guerre soviétiques furent capturés et la route vers Moscou fut ainsi dégagée.
Opération Barbarossa
Adolf Hitler (1889-1945), le chef de l'Allemagne nazie, était convaincu, après ses victoires rapides dans les Pays-Bas et en France en 1940, qu'il pouvait gagner encore plus de territoire et de ressources en 1941 en attaquant l'URSS. Le pacte germano-soviétique, signé entre l'Allemagne et l'URSS en août 1939, s'avérait être un simple accord de convenance jusqu'à ce qu'Hitler ne soit prêt à faire la guerre à l'Est. Le pacte avait accordé à l'URSS le contrôle de la moitié orientale de la Pologne, de la Bessarabie, de la Finlande (qui avait résisté avec succès), de l'Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie. L'Allemagne s'empara de l'ouest de la Pologne, obtint certaines ressources fournies par l'URSS et permit à Hitler de ne pas avoir à se battre sur deux fronts pendant qu'il attaquait l'Europe de l'Ouest. Hitler, désormais déterminé à trouver le Lebensraum ("espace vital") pour le peuple allemand, c'est-à-dire de nouvelles terres à l'est où il pourrait trouver des ressources et prospérer, lança l'opération Barbarossa le 22 juin 1941. L'objectif global était d'écraser l'Armée rouge de l'URSS et de prendre le contrôle de plusieurs villes clés, ce qui permettrait à l'Allemagne et à ses alliés de l'Axe d'accéder aux ressources naturelles, de Leningrad (Saint-Pétersbourg) à l'Ukraine. La force d'invasion, composée de forces allemandes, slovaques, italiennes, roumaines et finlandaises, entre autres, comprenait 3,6 millions d'hommes répartis en 153 divisions, 3 600 chars et 2 700 avions (Dear, 86). Le commandant en chef était le maréchal Walter von Brauchitsch (1881-1948). Avec la plus grande armée de l'histoire, Hitler assura à ses généraux la victoire avant l'hiver.
L'opération Barbarossa impliqua trois groupes d'armées de l'Axe: Nord, Centre et Sud, commandés respectivement par les maréchaux Wilhelm Ritter von Leeb (1876-1956), Fedor von Bock (1880-1945) et Gerd von Rundstedt (1875-1953). Il existait également trois groupes d'aviation. Le front s'étendait de la Baltique à la mer Noire. L'objectif global de la première phase de l'opération Barbarossa était d'éliminer l'Armée rouge à l'ouest des fleuves Dvina et Dniepr (Dnepr/Dnipro).
Comme Hitler l'avait prévu, les forces de l'Axe remportèrent plusieurs victoires rapides. La suprématie aérienne fut atteinte en quelques jours après la destruction de quelque 2 500 avions soviétiques, principalement au sol. Les troupes de l'Axe franchirent les défenses conformément à leur plan Blitzkrieg ("guerre éclair") qui combinait le soutien aérien avec des divisions d'infanterie motorisées et blindées qui se déplaçaient rapidement. L'Armée rouge fut surprise non pas par l'attaque, mais par son ampleur et sa rapidité. Alors que le groupe d'armées Centre avançait au rythme de 60 km par jour, la première grande victoire fut remportée lors de la double bataille de Białystok-Minsk. Cette bataille vit l'encerclement et la défaite de deux villes: Białystok, près de la frontière nord-est de la Pologne occupée par les Soviétiques, et Minsk en Biélorussie.
Les armées en présence
Bock était un commandant expérimenté, l'archétype de l'officier prussien et du militariste de carrière. Il avait fait preuve d'excellentes capacités de commandement lors de l'invasion de la Pologne en 1939 et des victoires en France, qui lui valurent d'être promu maréchal de camp. Bock était particulièrement doué pour rassembler de grandes quantités de troupes et les déplacer à grande vitesse contre l'ennemi. Pour la campagne contre l'URSS, le groupe d'armées Centre de Bock comprenait des divisions de la 4e armée, de la 9e armée et plusieurs autres unités, dont plusieurs groupes de panzers, parmi lesquels cinq divisions du 2e groupe de panzers dirigées par le maître de la Blitzkrieg Heinz Guderian (1888-1954), "l'un des plus grands théoriciens et praticiens de la guerre blindée" (Kirchubel, 17). L'autre commandant principal des panzers était Hermann Hoth (1885-1971), "un joueur d'équipe et un homme bon en temps de crise"(ibid., 16). Le plan de Bock consistait à utiliser un mouvement de pince massif (Zangenangriff) pour submerger l'ennemi avec ses divisions de panzers rapides, perçant les minces lignes de l'Armée rouge et finissant par envelopper entièrement l'ennemi en masse. L'infanterie, plus lente, suivrait ensuite pour balayer les formations ennemies brisées, dont les systèmes de commandement et de communication étaient alors complètement désorganisés.
Dans ce secteur, l'Armée rouge se composait de quatre armées distinctes commandées par le général Dmitry Grigorevich Pavlov (1897-1941). Pavlov, qui avait reçu l'ordre d'adopter des positions défensives, plaça trois de ses armées sur un large front, l'une d'entre elles étant maintenue en réserve. Le dirigeant de l'URSS, Joseph Staline (1878-1953), avait interdit toute retraite du front occidental. Staline craignait davantage qu'Hitler ne s'empare de l'Ukraine, riche en ressources, au sud, et il y avait donc stationné ses meilleures troupes et ses meilleurs commandants. Staline interdit à Pavlov de mener des attaques préventives ou d'avancer de quelque manière que ce soit. Par conséquent, malgré la connaissance d'un renforcement des forces de l'Axe, Pavlov ne fut pas autorisé à mener des reconnaissances aériennes ou à utiliser des tirs d'artillerie préventifs. Pavlov était également désavantagé en termes d'équipement, car la plupart des armes de l'Armée rouge, et en particulier ses chars, étaient inférieurs à ceux des attaquants de l'Axe. En outre, les défenses soviétiques restaient inachevées; un rapport allemand post-opération note que "seuls 193 des 1 175 forts de la zone du front ouest [de l'URSS] ont été équipés et occupés" (Kirchubel, 29). Enfin, Pavlov contribua en personne à sa propre perte en dispersant trop ses troupes et en se privant d'une réserve mobile adéquate. Plus grave encore, compte tenu du déroulement de la bataille, Pavlov s'en tint à la croyance erronée selon laquelle les chars d'assaut étaient mieux utilisés en petits groupes pour soutenir l'infanterie. Toutes ces faiblesses seraient exploitées au maximum par les forces de l'Axe et en particulier par les commandants des panzers.
Pavlov fut peut-être pris par surprise parce que le mouvement de tenaille de l'Axe fut initié à partir d'un front relativement droit au début de la bataille. Deux groupes de panzers s'élancèrent, l'un commandé par Guderian et l'autre par Hoth. La tactique Blitzkrieg de l'Axe combina des attaques aériennes dévastatrices, des bombardements d'artillerie et des pénétrations de chars, submergeant l'ennemi, souvent sur un front très étroit. Comme l'a noté après la guerre le maréchal Georgi Zhukov (1896-1974), le meilleur commandant de l'Union soviétique, alors stationné dans le sud, le haut commandement de l'Armée rouge n'avait pas "calculé que l'ennemi concentrerait une telle masse de forces blindées et motorisées et les lancerait en groupes compacts sur tous les axes stratégiques dès le premier jour" (Kirchubel, 27). L'Armée rouge espérait avoir le temps d'absorber une première attaque, puis de se regrouper et de contre-attaquer, mais cela s'avéra impossible car l'ennemi était déterminé à se concentrer sur la vitesse et la pénétration.
Białystok
De nombreux ponts furent capturés intacts - bien qu'ils aient été préparés avec des explosifs - et, quand cela fut nécessaire, des radeaux furent construits pour transporter les véhicules jusqu'à la rive opposée. Au début, les deux groupes de panzers de l'Axe avancèrent en parallèle, puis ils se rapprochèrent lentement l'un de l'autre. Le point de rencontre se situait à l'est de Białystok. C'est Hoth qui progressa le mieux, ses divisions de panzers traversant les lignes soviétiques dès le deuxième jour de l'opération. Guderian réalisa des gains similaires avec ses panzers. L'Armée rouge disposait d'un certain nombre de chars T34 de qualité supérieure, mais pas assez, et leurs équipages manquaient d'expérience avec cette nouvelle arme redoutable. La majorité des chars de l'Armée rouge ne firent pas le poids face aux panzers et à l'artillerie allemands. Des centaines de chars soviétiques, mal blindés et encore plus mal déployés, furent mis hors service dans les 36 premières heures. En fait, dans un affrontement direct entre des troupes disposant d'un armement similaire, les forces de l'Axe bénéficièrent grandement de leur expérience de la guerre réelle en Pologne et en France et s'en tirèrent généralement mieux. Les troupes motorisées d'invasion avaient leurs problèmes, notamment la quantité de poussière provenant des chemins de terre, qui obstruait souvent les moteurs et retardait l'avancée.
La question se posa rapidement aux commandants allemands de savoir comment exploiter au mieux ces gains territoriaux rapides. Finalement, Bock fut chargé d'essayer de capturer Minsk. À cette fin, Hoth fut envoyé vers Vitebsk et Polotsk, tandis que Guderian se dirigea vers Slutsk, Bobruisk (Babruysk) et Rogatchev (Rahachow). Pendant ce temps, l'infanterie motorisée de l'Axe et d'autres divisions d'infanterie surgirent derrière eux et attaquèrent les dernières troupes de l'Armée rouge bloquées près de Białystok. Pavlov aurait pu éviter d'être pris au piège s'il avait été autorisé à battre en retraite. Le manque de renseignements militaires et la rapidité de l'invasion limitèrent certainement la capacité de Pavlov à envoyer des troupes là où elles étaient le plus nécessaires. Les forces de l'Axe à Grodno (Hrodna) et celles qui attaquaient la forteresse de Brest-Litovsk durent faire face à une forte résistance, mais ailleurs, l'Armée rouge arrivait souvent à l'endroit où les panzers allemands étaient passés plutôt qu'à l'endroit où ils se trouvaient réellement. L'Armée rouge se battit également mieux lorsque les envahisseurs, notamment le groupe de Hoth, commencèrent à attaquer des zones forestières.
Minsk
Guderian et Hoth avancèrent encore de 325 kilomètres et répétèrent leur opération de poussée parallèle, cette fois sur la ville de Minsk. C'est là que fut réalisée la première poche fermée - ce que l'armée allemande appelait un chaudron ou Kessel. Mais même là, certaines unités de l'Armée rouge parvinrent à se faufiler à travers des brèches, tant l'étendue du territoire concerné était importante. Le 28 juin, les panzers de Hoth furent les premiers à entrer dans Minsk. Guderian arriva le lendemain, mais, déterminé à traverser rapidement le Dniepr et à se rendre à Moscou, il ne parvint pas à fermer complètement la poche, ce qui permit à davantage d'unités de l'Armée rouge de battre en retraite. Cette situation était symptomatique des divergences opérationnelles entre Hitler et ses commandants sur le terrain. Hitler voulait détruire l'Armée rouge sur le terrain, tandis que les commandants ambitieux sur le plan personnel préféraient s'attaquer à des cibles symboliques et séduisantes, comme les grandes villes. Pour Minsk, cependant, le fait que la poche n'ait été entièrement fermée que le 29 juin n'avait plus d'importance, tant les forces en présence étaient nombreuses au cours des longues journées chaudes de l'été 1941. La capitale biélorusse avait déjà été affaiblie par les raids de bombardement de l'Axe, qui ne rencontraient pratiquement aucune opposition. Ces attaques visaient également les dépôts de ravitaillement soviétiques et les réseaux ferroviaires à l'est, empêchant ainsi l'arrivée de renforts.
Les armées de l'Axe étaient cependant trop étirées pour pouvoir fonctionner correctement. Les unités d'infanterie et d'artillerie, plus lentes, se déplaçant sur des routes en mauvais état et dépendant fortement des chevaux, ne pouvaient tout simplement pas suivre le rythme des panzerdivisions qui fonçaient vers l'avant. Cependant, les énormes poches de troupes isolées de l'Armée rouge - il y en avait quatre en tout - finirent par être encerclées au cours de la première semaine de juillet. Les zones concernées étaient immenses et souvent boisées, ce qui signifie que des combats sporadiques se déroulaient encore pendant des semaines loin derrière les lignes de front principales. De nombreux soldats de l'Armée rouge se battaient, souvent sans aucune structure de commandement, parce qu'ils étaient convaincus que s'ils se rendaient, ils seraient fusillés ou maltraités; une évaluation qui s'avèrerait exacte. Un soldat d'infanterie allemand, Ernst-Günter Merten, a noté: "Ces fichues forêts russes! On ne sait plus qui est ami et qui est ennemi. Nous nous tirons donc dessus" (Stahel, 182).
Minsk serait le dernier point d'appui de l'Armée rouge en Biélorussie. Un soldat soviétique, Georgy Semenyak, raconte le chaos d'une armée en retraite vers Minsk:
J'ai combattu à la frontière pendant trois jours et trois nuits. Les bombardements, les tirs... les explosions de tirs d'artillerie n'ont pas cessé... C'était un tableau désolant. Les lieutenants, capitaines et sous-lieutenants montaient à bord des véhicules qui passaient... surtout des camions qui allaient vers l'est... [Il n'y avait] pratiquement pas de commandants. Et sans commandants, notre capacité à nous défendre était si gravement affaiblie qu'il n'y avait vraiment rien à faire...
(Rees, 44)
De l'autre côté, un soldat allemand, Albert Schneider, apprécie énormément la guerre:
C'était presque un vrai jeu d'enfant... [nous pensions] que nous aurions une vie splendide et que la guerre serait terminée dans six mois - un an tout au plus - que nous aurions atteint les montagnes de l'Oural et que ce serait fini... À l'époque, nous pensions aussi, bonté divine, qu'est-ce qui pourrait nous arriver? Rien ne peut nous arriver. Après tout, nous étions les troupes victorieuses. Et tout s'est bien passé, certains soldats avançaient en chantant! C'est difficile à croire, mais c'est un fait.
(Rees, 43-4)
Malgré le chaos, de nombreuses unités de l'Armée rouge résistèrent à l'attaque de Minsk, tirant depuis leurs défenses préparées jusqu'à ce qu'elles ne soient à court de munitions et qu'elles ne doivent se rendre. Bock note que "malgré le feu le plus nourri et l'emploi de tous les moyens, les équipages refusent d'abandonner. Chaque homme doit être tué un par un" (Dimbleby, 179). La grande ville de Minsk finit par tomber aux mains de l'Axe le 3 juillet. La résistance dans la poche à l'ouest prit fin le 9 juillet.
Le groupe d'armées Centre détruisit 22 divisions d'infanterie de l'Armée rouge, 7 divisions blindées, 3 divisions de cavalerie et 6 brigades motorisées (Liddell Hart, 120). Environ 342 000 soldats soviétiques furent capturés, ainsi que 3 332 chars et 1 809 canons lourds capturés ou détruits (Kirchubel, 39). Les chiffres sont énormes, mais ce serait la tendance durable de la guerre germano-soviétique. Le régime nazi s'installa rapidement dans la ville et des milliers d'exécutions de civils soupçonnés d'être des partisans ou des collaborateurs eurent lieu. Les Juifs furent particulièrement visés et ceux qui ne furent pas immédiatement fusillés furent rassemblés - 80 000 personnes - et enfermés dans des ghettos entourés de miradors. Des atrocités y furent commises avec une fréquence effroyable.
Suites
En moins de deux semaines, le front occidental de l'URSS s'effondra complètement. Jusqu'alors, l'invasion avait fait un million de victimes. Les forces de l'Axe pénétrèrent profondément dans le territoire ennemi, mais elles subirent des pertes en matériel et en hommes, pertes qui, bien qu'elles n'aient pas été cruciales au cours des premiers mois, s'avéreraient, par leur accumulation régulière, significatives au fur et à mesure que la campagne s'enliserait. Les envahisseurs se rendirent compte que l'Armée rouge se battrait jusqu'au bout, que les routes étaient affreuses, les espaces presque infinis et que les possibilités de vivre de la terre étaient rares, voire inexistantes. Ce front de la guerre allait devenir le plus meurtrier de la Seconde Guerre mondiale.
Après la bataille, Staline fit arrêter et exécuter le général Pavlov et certains de ses subordonnés immédiats. En réaction à cette défaite et aux atrocités perpétrées par les Einsatzgruppen, comme le meurtre en masse de responsables communistes et de Juifs capturés, Staline redonna au conflit le nom de "guerre patriotique". Alors que la guerre avait désormais lieu sur le territoire russe, Staline déclara que chacun devait offrir à l'ennemi rien de moins qu'une "lutte implacable". Des sanctions furent imposées à ceux qui ne se battaient pas comme il se devait, et les partisans furent encouragés à commettre des actes de sabotage envers l'ennemi derrière les lignes de front. Hitler, quant à lui, préparait déjà son défilé de la victoire à Moscou.
Les armées de l'Axe se mirent en marche et, répétant la gigantesque stratégie d'encerclement, remportèrent la bataille d'Ouman (juillet-août), la bataille de Smolensk en 1941 (juillet-septembre) et la bataille de Briansk (alias bataille de Briansk-Vyazma, octobre). De nombreuses autres batailles suivirent sur le front, Hitler ayant ordonné au gros de ses forces de se diriger vers le nord, autour de Leningrad, et vers le sud, en Ukraine, dans le but de s'emparer de matériel et d'industries utiles à l'effort de guerre. Lors de la bataille de Moscou (d'octobre 1941 à janvier 1942), l'Armée rouge, dirigée par le surdoué Joukov, tint ses positions, puis lança une contre-attaque. Alors que l'automne se transformait en hiver, les réserves insuffisantes de l'armée d'invasion, le manque d'équipement hivernal et les problèmes d'approvisionnement logistique dans de vastes régions aux routes en mauvais état commencèrent à se faire sentir. L'opération Barbarossa n'avait pas atteint ses objectifs stratégiques. Hitler regroupa ses ressources et tenta à nouveau une offensive majeure à partir du printemps 1942, mais le front oriental (alias la guerre germano-soviétique) s'éternisa et se transforma en trois années supplémentaires de combats acharnés qui s'achevèrent par la victoire soviétique en mai 1945 et une Allemagne à son tour submergée.