Les Cent-Jours

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 03 octobre 2023
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Disponible dans ces autres langues: anglais, persan, espagnol, Turc
Napoleon's Return from Elba (by Charles de Steuben, Public Domain)
Le retour de Napoléon depuis l'île d'Elbe
Charles de Steuben (Public Domain)

Les Cent-Jours désignent le second règne de l'empereur français Napoléon Ier, revenu inopinément d'exil pour reconquérir le trône de France. Cette période de 110 jours comprend le retour triomphal de Napoléon à Paris le 20 mars 1815, sa défaite cuisante à la bataille de Waterloo le 18 juin et la restauration du roi Louis XVIII le 8 juillet.

Après sa première défaite lors de la guerre de la Sixième Coalition (1813-1814), Napoléon fut contraint d'abdiquer le trône impérial et fut exilé sur l'île d'Elbe. Il y resta neuf mois, mais les troubles politiques en France et les désaccords entre les grandes puissances européennes l'incitèrent à reprendre son ancien trône. Il débarqua dans le sud de la France le 1er mars 1815 et arriva à Paris seulement 20 jours plus tard, entamant ainsi son second règne. Les Alliés le déclarèrent immédiatement hors-la-loi et s'engagèrent à le détrôner une nouvelle fois. Napoléon fut vaincu à la bataille de Waterloo et abdiqua une seconde fois quatre jours plus tard. Les Bourbons furent rétablis sur le trône de France et Napoléon fut à nouveau exilé, cette fois sur l'île de Sainte-Hélène, dans l'Atlantique Sud, où il mourrait six ans plus tard. Les Cent-Jours marquent donc la dernière étape des guerres napoléoniennes (1803-1815).

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Abdication

Abandonné par la France et par ses maréchaux, Napoléon n'avait plus d'autre choix que d'abdiquer.

Le 11 avril 1814, l'empereur français Napoléon Ier signa au palais de Fontainebleau un acte d'abdication sans condition. La pilule fut amère, car moins de deux ans auparavant, il était le maître de l'Europe continentale, à la tête d'un vaste empire qui s'étendait de la péninsule ibérique à la Pologne. Cependant, après l'échec catastrophique de l'invasion de la Russie en 1812, ses ennemis - dont l'Autriche, la Grande-Bretagne, la Prusse, la Russie et la Suède - se liguèrent contre lui dans la guerre de la Sixième Coalition. Après avoir infligé à Napoléon une défaite cuisante à la bataille de Leipzig (16-19 octobre 1813), les armées de la Coalition pénétrèrent en France, déterminées à déposer l'empereur français. Napoléon fit d'abord preuve de résistance, remportant une série de victoires sur le sol français lors de son impressionnante campagne des Six Jours (10-15 février 1814), mais le nombre écrasant de troupes coalisées, ainsi que l'attitude apathique d'une population française fatiguée par la guerre, signifiaient que la défaite de Napoléon n'était qu'une question de temps. Paris tomba aux mains de la Coalition les 30 et 31 mars 1814, et un gouvernement français provisoire fut mis en place pour négocier la paix.

Mais ses maréchaux, déterminés à éviter une guerre civile et de nouvelles effusions de sang, déclarèrent à leur empereur que l'armée refuserait la poursuite de son action. "L'armée m'obéira", dit Napoléon au maréchal Michel Ney, qui resta sur ses positions et répondit: "l'armée obéira à ses chefs" (Chandler, 1001). Abandonné par la France et par ses maréchaux, Napoléon n'avait plus d'autre choix que d'abdiquer, ce qu'il accepta de faire le 6 avril. Quelques jours plus tard, il tenta de se suicider en avalant une capsule de poison, mais la puissance du poison ayant fléchi au fil des ans, sa tentative échoua. Le 11 avril, Napoléon signa le traité de Fontainebleau, par lequel il acceptait d'abdiquer le trône de France. En échange, il obtint la souveraineté sur l'île méditerranéenne d'Elbe, au large de l'Italie, ainsi qu'une pension de 2,5 millions de francs par an. Il fut autorisé à conserver le titre d'"empereur" et put garder une force réduite de 600 gardes impériaux pour défendre l'île contre les pirates barbaresques d'Afrique du Nord.

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Abdication of Napoleon at Fontainebleau, 11 April 1814
Abdication de Napoléon à Fontainebleau, le 11 avril 1814
Gaetano Ferri & François Bouchot (Public Domain)

Le 20 avril, Napoléon quitta Fontainebleau après une scène dramatique au cours de laquelle il fit ses adieux à sa fidèle vieille garde dans la cour du palais. Il fut emmené à l'île d'Elbe à bord du navire britannique HMS Undaunted, et arriva au port principal de l'île, Portoferraio, le 3 mai. Le même jour, le roi Louis XVIII de France, frère du roi guillotiné pendant la Révolution française, arriva à Paris pour reprendre son trône après plus de vingt ans d'exil. Quelques mois plus tard, les puissances victorieuses de la Sixième Coalition se réunirent au Congrès de Vienne pour redéfinir l'équilibre des pouvoirs en Europe et redessiner la carte d'un monde post-napoléonien. Pour tous les observateurs de l'époque, la grande épopée napoléonienne semblait terminée; peu d'entre eux auraient pu deviner qu'il restait encore un dernier acte à jouer.

Exil sur l'île d'Elbe

Napoléon s'occupa du mieux qu'il put sur l'île d'Elbe, au cours des neuf mois que dura sa séquestration. Le lendemain du débarquement, il inspecta les défenses et les mines de fer de Portoferraio; au cours des mois suivants, il consacra son énergie à la construction d'un hôpital, à la plantation de vignobles, au pavage des routes et à la construction de ponts. Il réorganisa les défenses de l'île d'Elbe, donna de l'argent aux habitants les plus pauvres de l'île et construisit une fontaine au bord de la route de Poggio, fontaine qui fonctionne encore aujourd'hui (Roberts, 723). Pour ses observateurs britanniques, il semble que Napoléon se soit accommodé de sa nouvelle réalité et se soit satisfait de son minuscule nouveau royaume. En réalité, Napoléon lisait avec avidité toutes les nouvelles qui arrivaient du continent, à la recherche d'une occasion de reconquérir le trône de France. La chance ne tarda pas à se présenter.

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La décision de Napoléon de rentrer en France fut motivée par deux facteurs majeurs. Le premier était l'agitation politique qui régnait en France à la suite de la Restauration des Bourbons. Le roi Louis XVIII n'était certes pas un tyran; il avait d'ailleurs accordé la Charte de 1814, une constitution libérale qui conservait les changements sociaux de la Révolution française et préservait le code Napoléon. Cependant, Louis XVIII était accompagné de nombreux nobles de l'Ancien Régime qui avaient fui la France pendant la Révolution et qui étaient moins enclins à faire des compromis. Connus sous le nom d'"Ultras" pour leur radicalisme, ces nobles cherchaient à retrouver leurs anciennes terres et leur pouvoir. Ils se mirent à dos les républicains français et les bonapartistes en organisant des cérémonies en l'honneur de ceux qui avaient combattu la Révolution. Le fait que Louis XVIII ait nommé de nombreux "ultras" à des postes élevés fit craindre à beaucoup que les impôts féodaux et ecclésiastiques ne soient bientôt rétablis. En outre, Louis XVIII ne s'était pas fait d'amis en remplaçant le drapeau tricolore par le drapeau blanc des Bourbons, et il s'était aliéné l'armée en renvoyant des milliers de soldats et en mettant les officiers en demi-solde. Déjà, nombreux étaient ceux qui regardaient le régime napoléonien avec nostalgie.

Europe in 1815 after the Congress of Vienna
L'Europe en 1815 après le Congrès de Vienne
Simeon Netchev (CC BY-NC-SA)

Le deuxième facteur qui influença le retour de Napoléon fut la détérioration des relations entre les grandes puissances européennes. Ces puissances avaient été unies par un désir commun de vaincre Napoléon; maintenant que cet objectif avait été atteint, les vieilles rivalités revenaient sur le devant de la scène. Au Congrès de Vienne, les délégués se querellèrent sur l'avenir de la Pologne et de l'Allemagne; la Russie voulait créer un État polonais fantoche, tandis que la Prusse estimait avoir droit à la quasi-totalité du territoire appartenant au royaume de Saxe. Les tentatives des délégués autrichiens et britanniques pour empêcher cela faillirent déboucher sur une guerre. Bien que des compromis aient finalement été trouvés, les tensions entre les grandes puissances n'étaient pas encore totalement apaisées.

Ces deux développements redonnèrent de l'espoir à Napoléon. Alors que la France étaitt déçue par les Bourbons et que les alliés étaient à couteaux tirés, Napoléon fit le pari que son retour serait bien accueilli en France et ignoré par les puissances européennes. Le 26 février 1815, il quitta l'île d'Elbe à bord du navire L'Inconstant avec son état-major et un millier de soldats et mit le cap sur la France. Le 1er mars, ils débarquèrent sur la côte sud de la France, près de Cannes; alors qu'ils commençaient à décharger, ils furent abordés par une foule nombreuse qui s'émerveilla à la vue de l'empereur de retour. Comme Napoléon le rappellerait plus tard dans ses mémoires:

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Parmi eux se trouvait un maire qui, voyant que nous étions peu nombreux, me dit : "Nous commencions à être tranquilles et heureux; voilà que vous allez nous agiter" (Robets, 731).

Le vol de l'aigle

Depuis Cannes, Napoléon publia une proclamation dans laquelle il promit que "l'aigle volera de clocher en clocher jusqu'à ce qu'il atteigne les tours de Notre-Dame" (Mikaberidze, 604). C'est ainsi que commença ce que l'on appelle communément le vol de l'aigle, l'un des épisodes les plus épiques de l'histoire. Depuis Cannes, Napoléon se fraya prudemment un chemin à travers la région conservatrice de la Provence, en évitant la ville d'Aix et en se déplaçant à travers les Alpes, principalement à pied. Le 5 mars, il commença à traverser des régions sympathisantes comme le Dauphiné, où il fut accueilli par des foules en liesse. L'itinéraire emprunté par Napoléon est aujourd'hui connu sous le nom de Route Napoléon et est devenu une destination touristique populaire et une piste cyclable.

Napoleon Leaving Elba
Napoléon quitte l'île d'Elbe
Joseph Beaume (Public Domain)

Près de la ville de Laffrey, Napoléon fit face à un premier obstacle lorsqu'il se heurta à un bataillon du 5e de ligne envoyé pour l'arrêter. Selon la légende bonapartiste, Napoléon ordonna à ses grenadiers de baisser leurs armes avant de s'avancer vers les soldats du 5e, dont les mousquets étaient braqués sur sa poitrine. "Soldats, s'écria Napoléon, je suis votre empereur. Ne me reconnaissez-vous pas ? S'il y en a un parmi vous qui veut tuer son général, me voici !". (ibid). Un officier royaliste donna l'ordre de tirer, mais aucun coup de feu ne retentit; au contraire, les soldats se précipitèrent et embrassèrent Napoléon aux cris de"Vive l'empereur !". Que cette histoire ait été embellie ou non, il est vrai que Napoléon fut rejoint par des troupes françaises transfuges partout où il passa. Le 10 mars, le maréchal Ney quitta Paris avec 6 000 hommes, promettant à Louis XVIII de revenir avec Napoléon dans "une cage de fer"; moins d'une semaine plus tard, Louis XVIII apprit que Ney avait rejoint Napoléon et avait annoncé publiquement que "la cause des Bourbons est perdue pour toujours".(ibid).

Les progrès de Napoléon furent rapides. Le 7 mars, il entra dans Grenoble après qu'une foule de citoyens fanatisés eut brisé les portes de la ville et lui eurent présenté les morceaux. Trois jours plus tard, il était à Lyon où il rédigea des décrets impériaux. Le 20 mars, il entra enfin à Paris, où il fut pratiquement porté par une foule en délire jusqu'au palais des Tuileries; Louis XVIII avait quitté la ville quelques heures auparavant et s'était enfui en Belgique. En moins d'un mois, Napoléon avait reconquis son empire sans tirer un seul coup de feu. Il ne restait plus qu'à le conserver.

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Réforme constitutionnelle

Quelques heures après le retour de Napoléon, il ne restait plus à ses anciens serviteurs qu'à décider où irait leur loyauté. Dix de ses anciens maréchaux déclarèrent leur allégeance à Napoléon, bien que seuls trois d'entre eux - Ney, Jean-de-Dieu Soult et Emmanuel de Grouchy - commandèrent des troupes pendant la campagne de Waterloo. Louis-Nicolas Davout, sans doute le maréchal le plus talentueux de Napoléon, fut relégué à un poste de bureau en tant que ministre de la guerre, une décision que de nombreux futurs sympathisants bonapartistes ont déplorée comme un gaspillage de ses talents. Napoléon fut également rejoint par trois de ses frères, Joseph, Lucien et Jérôme, alors que son frère Louis et son beau-fils Eugène de Beauharnais restèrent à l'écart. Son gouvernement reconstitué ne manquait pas de ministres de talent et comprenait Armand de Caulaincourt comme ministre des affaires étrangères, Joseph Fouché comme ministre de la police et Lazare Carnot comme ministre de l'intérieur.

Napoléon avait compris que l'opinion publique était inconstante et qu'il pouvait perdre son trône aussi facilement qu'il l'avait regagné.

Cependant, Napoléon avait compris que l'opinion publique était inconstante, qu'il pouvait perdre son trône aussi facilement qu'il l'avait retrouvé. Conscient que son nouveau gouvernement ne pouvait plus exister de la même manière qu'auparavant, il se présenta comme un homme changé qui ne se souciait plus de conquêtes ou de régime autocratique. Pour le prouver, il invita Benjamin Constant, critique de longue date, à rédiger une nouvelle constitution, qui comprendrait un parlement bicaméral partageant le pouvoir avec l'empereur, sur le modèle britannique. Il mit également fin à la censure et abolit totalement la traite des esclaves. Napoléon nia à plusieurs reprises avoir des ambitions impériales, promettant que "désormais, le bonheur et la consolidation de l'Empire français seront les objets de mes pensées" et que "désormais, il sera plus agréable de ne connaître d'autre rivalité que celle des bienfaits de la paix" (Mikaberidze, 605 ; Roberts, 746).

Bien entendu, nombreux furent ceux qui doutèrent de la réforme supposée de Napoléon; après tout, c'était le même homme qui avait fait remarquer qu'"un corps délibérant est une chose redoutable à gérer" (Mikaberidze, 606). En effet, Napoléon dut être dissuadé par ses conseillers d'empêcher l'élection de l'un de ses opposants à la présidence de la nouvelle Chambre des représentants le 3 juin. Les notables locaux de Flandre, d'Artois, de Normandie, du Languedoc et de Provence refusèrent de se rallier à la cause de Napoléon, tandis que les régions de Bretagne et de Vendée entrèrent en révolte armée.

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Les puissances alliées, quant à elles, ne croyaient pas que Napoléon ait mis de côté ses ambitions impériales. Le 7 mars au matin, dès qu'il appritque Napoléon s'était échappé de l'île d'Elbe, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Klemens von Metternich, en informa les monarques des grandes puissances, toujours réunis à Vienne. Dans les heures qui suivirent, les dirigeants alliés décidèrent de commencer à mobiliser leurs forces. Le 25 mars, les Alliés mirent officiellement de côté leurs divergences et formèrent la Septième Coalition, déclarant la guerre non pas à la France mais à Napoléon en personne; les Alliés qualifièrent Napoléon de hors-la-loi et s'engagèrent à ne pas déposer les armes tant qu'il n'aurait pas été vaincu pour de bon.

Campagne de Waterloo

Les Alliés décidèrent de menacer le nord-ouest de la France en envahissant la Belgique avec une armée prussienne de 120 000 hommes dirigée par le maréchal Gebhard Leberecht von Blücher et une armée anglo-coalisée de 100 000 hommes dirigée par Arthur Wellesley, duc de Wellington. Parallèlement, une armée autrichienne de 200 000 hommes prit position sur le Rhin supérieur, soutenue par 150 000 Russes sur le Rhin moyen. Napoléon, quant à lui, parvint à rassembler une armée de 250 000 hommes dès le mois de juin. La seule nation à se ranger du côté de la France fut Naples; le roi, Joachim Murat, voyait dans une alliance avec la France le seul moyen de sauver son trône. Cependant, Murat fut vaincu par une armée autrichienne à la bataille de Tolentino (2-3 mai 1815) et il fut déposé; il serait exécuté plus tard, le 13 octobre, après avoir tenté de fomenter une insurrection napolitaine.

Le 14 juin, Napoléon lança une offensive en Belgique. Son armée du Nord était divisée en deux ailes: le flanc gauche était commandé par le maréchal Ney, le flanc droit par le maréchal Grouchy, et Napoléon, lui, commandait la Garde impériale en réserve. L'offensive de Napoléon prit les Coalisés par surprise. Le 15 juin, Wellington était à Bruxelles pour assister au bal de la duchesse de Richmond. Informé de l'avancée rapide de l'ennemi, il s'exclama : "Napoléon m'a trompé, bon sang !". (Roberts, 751). En effet, à ce moment-là, Napoléon avançait vers l'armée de Blücher à Ligny, espérant vaincre chaque armée coalisée au coup par coup. Le 16 juin, Napoléon attaqua et battit Blücher à la bataille de Ligny, infligeant environ 17 000 pertes aux Prussiens et en perdant 11 000. Le même jour, Ney engagea l'armée de Wellington à la bataille des Quatre Bras; bien que Ney ait empêché Wellington de marcher pour venir à l'aide de Blücher, il ne parvint pas à vaincre l'armée de Wellington de manière décisive.

Battle of Waterloo
Bataille de Waterloo
William Sadler (Public Domain)

Le 17 juin à midi, Napoléon envoya les 33 000 hommes de Grouchy à la poursuite des Prussiens avant de rejoindre Ney à Quatre Bras. À ce moment-là, Wellington apprit la défaite de Blücher à Ligny et se retira pour prendre une position défensive sur la crête de Mont-Saint-Jean, à quelques kilomètres seulement au sud de son quartier général de Waterloo. Napoléon poursuivit sa route, ses troupes marchant péniblement sous une pluie battante. Il ignora les avertissements de ses officiers qui lui recommandaient de ne pas sous-estimer Wellington; Napoléon qualifiait le duc britannique de "mauvais général" et les soldats anglais de "mauvaises troupes", ajoutant que "cette entreprise n'est rien de plus préoccupant que de prendre son petit déjeuner" (Mikaberidze, 610). Napoléon lança son attaque juste après 11 heures le 18 juin, ordonnant une série d'assauts frontaux sur la ligne coalisée. Bien que les troupes de Wellington aient tenu bon, la situation devint périlleuse en fin d'après-midi, lorsque les Français s'emparèrent de La Haye Sainte et parvinrent presque à percer le centre allié.

C'est à ce moment que Blücher arriva avec 50 000 hommes, après avoir laissé un corps d'armée derrière lui pour coincer Grouchy à la bataille de Wavre. Dans un dernier effort pour reprendre le contrôle de la bataille, Napoléon engagea sa Garde impériale, l'envoyant sur la crête contre la ligne coalisée. Mais même la célèbre Garde ne parvint pas à percer la ligne de Wellington et, très vite, l'armée française sombra dans le chaos. Entre 25 000 et 31 000 soldats français furent tués ou blessés, contre environ 26 000 pour les Alliés. La défaite de Napoléon à la bataille de Waterloo scella le destin de l'Empire français.

Exil à Sainte-Hélène

Napoléon rentra à Paris le 21 juin et abdiqua une seconde fois le lendemain en faveur de son fils, Napoléon II, âgé de quatre ans. Le 25 juin, Napoléon quitta Paris et s'enfuit à Rochefort; il avait l'intention de se rendre aux États-Unis. Cependant, lorsqu'il arriva à Rochefort, il constata que la ville était bloquée par des navires de la Royal Navy. Le 7 juillet, les forces de la coalition entrèrent dans Paris et Louis XVIII fut rétabli sur son trône le lendemain. Le maréchal Ney fut arrêté le 3 août pour son rôle dans le retour de Napoléon et exécuté par un peloton d'exécution en décembre 1815.

Louis XVIII of France
Louis XVIII de France
François Gérard (Public Domain)

Napoléon, quant à lui, se rendit au capitaine Frederick Lewis Maitland du HMS Bellerophon le 15 juillet 1815. Sa demande d'asile à Londres fut rejetée; les Coalisés décidèrent le 2 août que Napoléon était un prisonnier de guerre et qu'il devait être enfermé dans un lieu d'où il ne pourrait s'échapper. Il fut donc exilé à Sainte-Hélène, une île isolée de l'Atlantique Sud, située à environ 2 500 km de la côte la plus proche. Napoléon passerait le reste de sa vie à Sainte-Hélène, étroitement surveillé par ses ravisseurs britanniques, jusqu'à sa mort le 5 mai 1821.

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Questions & Réponses

Que furent les Cent-Jours dans les guerres napoléoniennes ?

Les Cent Jours désignent le second règne de l'empereur français Napoléon Ier, qui commença le 20 mars 1815, lorsque Napoléon reprit son trône après son premier exil à l'île d'Elbe, et se termina le 8 juillet 1815, lorsque le roi Louis XVIII fut rétabli sur le trône de France, soit un total de 110 jours. Cette période inclut la célèbre bataille de Waterloo.

Que se passa-t-il pendant les Cent Jours ?

Pendant les Cent Jours (du 20 mars au 8 juillet 1815), Napoléon revint de son exil sur l'île d'Elbe et reprit le trône de France. Il fut déclaré hors-la-loi par les grandes puissances européennes qui formèrent la Septième Coalition et le battirent à la bataille de Waterloo. Napoléon abdiqua le 22 juin et fut exilé à Sainte-Hélène, cette fois définitivement.

Pourquoi la période des Cent Jours fut-elle importante ?

La période des Cent Jours est importante car elle constitua la dernière étape des guerres napoléoniennes et scella la défaite de Napoléon. Elle conduisit également à un accord de paix plus contraignant pour la France que ce qui avait été initialement garanti.

Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2023, octobre 03). Les Cent-Jours [Hundred Days]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22275/les-cent-jours/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Les Cent-Jours." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le octobre 03, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22275/les-cent-jours/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Les Cent-Jours." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 03 oct. 2023. Web. 29 avril 2024.

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