L'esclavage en Amérique coloniale, défini comme des colons blancs anglais réduisant en esclavage des Africains, commença en 1640 dans la colonie de Jamestown en Virginie, mais avait déjà été adopté comme politique avant cette date avec l'esclavage et la déportation des Amérindiens. Dès 1610, des rapports coloniaux de Jamestown signalent la pratique de l'esclavage des Amérindiens, et les guerres des Pequots des Colonies de Nouvelle-Angleterre (1636-1638) se terminèrent par la victoire coloniale, l'esclavage et la déportation des membres de la tribu Pequot. Bien que l'esclavage institutionnalisé en Virginie ne soit devenu la règle que dans les années 1660, le concept et la pratique étaient déjà bien établis, ayant d'abord été introduits dans les Amériques par les Espagnols et les Portugais bien avant l'arrivée des Anglais.
L'esclavage dans les Amériques était largement pratiqué par les tribus indigènes qui réduisaient en esclavage les prisonniers capturés lors de raids, de guerres, ou qui étaient échangés d'un groupe à un autre pour diverses raisons, mais il n'y avait pas de traite des esclaves en soi. L'esclavage institutionnalisé ne fut introduit qu'après l'arrivée de Christophe Colomb (l. 1451-1506) en 1492; il fut développé par les Espagnols et les Portugais en 1500, et faisait déjà partie intégrante des économies coloniales espagnoles et portugaises en 1519.
Alors que les Anglais colonisèrent l'Amérique du Nord entre 1607 et 1733, l'esclavage devint institutionnalisé et aussi fondé sur la race. Les Amérindiens qui étaient pris comme esclaves étaient généralement vendus aux propriétaires de plantations dans les Antilles, tandis que les esclaves africains étaient importés dans ce qui devint le Commerce Triangulaire entre l'Europe, l'Afrique de l'Ouest et les Amériques. Chacune des colonies anglaises détenait des esclaves, mais la vie des esclaves différait entre elles et ce, souvent de manière significative.
Bien que certaines colonies, comme la Pennsylvanie, s'opposaient à cette pratique, les citoyens avaient quand même des esclaves. Le mouvement abolitionniste gagna en ampleur avant et après la guerre d'indépendance américaine (1775-1783), mais ce n'est qu'au XIXe siècle que des efforts concertés furent déployés pour abolir cette pratique. Le premier coup majeur porté à l'esclavage fut la proclamation sur l'émancipation publiée en janvier 1863, qui libéra les esclaves dans les États confédérés, mais l'esclavage ne fut aboli aux États-Unis qu'à la ratification du 13e amendement à la Constitution en 1865, bien que les effets de l'institution de l'esclavage racial continuent d'alimenter la culture américaine jusqu'à nos jours.
Colomb et la traite des esclaves
Si Colomb n'a pas « découvert l'Amérique » il conçut les moyens d'exploiter pleinement les gens qu'il trouva sur place, dans les Caraïbes, en Amérique de Sud et en Amérique Centrale. Lors de son premier voyage en 1492, il kidnappa un certain nombre d'indigènes pour les rapporter à ses mécènes, le roi Ferdinand et la reine Isabelle d'Espagne, qui eux, avaient espéré qu'il reviendrait avec d'énormes quantités d'or. N'ayant pas trouvé d'or, Colomb offrit au couple royal les indigènes comme esclaves.
Lors de son deuxième voyage en 1493, il enleva plus d'indigènes, mais Ferdinand et Isabelle n'y avaient pas consenti car ils étaient mal à l'aise quant à la moralité et la légalité de l'esclavage de personnes qui ne les avaient aucunement offensés. Ils ordonnèrent à Colomb d'y mettre fin jusqu'à ce que la question soit résolue par leurs théologiens et conseillers juridiques, mais il les ignora et envoya plus de 500 autochtones esclaves en Espagne depuis les Antilles en 1495.
Entre 1493 et 1496, il établit le système d'encomienda sur les terres qu'il avait revendiquées pour l'Espagne, où les colons espagnols recevaient de vastes étendues de terres travaillées par des autochtones en échange de nourriture, d'abri et de protection de la part des Espagnols. Ferdinand et Isabelle interdirent l'esclavage en Espagne et ordonnèrent que ceux qui y avaient été amenés fussent libérés mais ils légalisèrent l'esclavage et le système encomienda dans leurs colonies du Nouveau Monde. Une fois que l'esclavage y fut établi, la traite des esclaves — que Colomb avait déjà initiée — se développa rapidement avec des navires espagnols, néerlandais, portugais et français transportant des indigènes esclaves à divers endroits et des colons espagnols asservissant ceux qui restaient.
L'esclavage des peuples autochtones des Antilles, d'Amérique du Sud et d'Amérique Centrale se poursuivit tout au long du XVIe siècle tandis que, au nord, les Français et les Néerlandais tentèrent de construire des alliances avec les autochtones tout en profitant de la traite des esclaves dans le sud en expédiant des esclaves entre les différents comptoirs. Les Anglais furent les derniers à introduire l'esclavage dans les Amériques dans la colonie de Virginie, en asservissant d'abord les Amérindiens dès 1610 et les Africains entre 1640 et 1660.
Lois esclavagistes de Jamestown et de Virginie
Au moment où les Anglais commençaient leurs efforts de colonisation en Amérique du Nord en 1585, la traite des esclaves était simplement considérée comme n'importe quelle autre entreprise d'import-export et les premiers colons de Jamestown voyaient les autochtones de la confédération de Powhatan comme une autre ressource à exploiter. Le capitaine John Smith (l. 1580-1631) écrivit que des colons dérobaient régulièrement les autochtones et un rapport d'un autre colon vers 1610 affirmait que les autochtones étaient déjà pris comme esclaves à ce moment-là.
En 1619, un navire néerlandais transportant 20 ou 21 esclaves africains arriva à Jamestown à la recherche de vivres et de provisions. Le gouverneur Yeardley (l. 1587-1627) les échangea contre les Africains, mais il semble qu'ils aient été considérés comme des serviteurs sous contrat (indenture), et non des esclaves. Le navire néerlandais n'était pas sensé débarquer à Jamestown avec sa cargaison, mais il fut forcé de le faire en raison de pénuries à bord. L'esclavage aurait bien pu se développer dans les colonies anglaises de toute façon, et probablement l'aurait été, mais cet événement signale l'arrivée de premiers Africains captifs en tant que serviteurs de propriétaires fonciers anglais.
L'affirmation selon laquelle ces premiers Africains étaient des serviteurs sous contrat, et non des esclaves, est étayée par la preuve que les colons anglais eux-mêmes les considéraient comme tels. Bien que les Africains aient été échangés contre le ravitaillement nécessaire au navire néerlandais, ils ne furent pas asservis par Yeardley, mais travaillèrent pendant 4 à 7 ans, puis reçurent leur propre terre à exploiter conformément à la politique de servitude sous contrat. L'un d'eux, plus tard connu sous le nom d'Anthony Johnson, figure dans le recensement d'avant 1640 en tant qu'homme libre et avait lui-même acheté un esclave nommé John Casar.
Cette politique changea en 1640 lorsqu'un serviteur noir nommé John Punch s'opposa au traitement qu'il recevait de son maître et quitta le service en compagnie de deux domestiques blancs. Lorsque les trois furent capturés et rendus à leur maître, les deux hommes blancs virent leur durée de servitude prolongée de quatre ans tandis que Punch fut condamné à la servitude à vie. De nombreux chercheurs citent l'affaire Punch comme le début de l'esclavage institutionnalisé dans les colonies anglaises. La colonie de Virginie adopta des lois limitant les droits des Africains après 1640 et, surtout, pendant les années 1660, lorsque l'esclavage devint pleinement institutionnalisé.
Nouvelle-Angleterre et les colonies du centre
Alors que les colonies de Jamestown et de Virginie se développaient plus au sud, les colonies de Nouvelle-Angleterre furent établies. La colonie de Plymouth fut fondée en 1620 et la colonie de la baie du Massachusetts en 1630 qui fut suivie par la création d'autres colonies dans la région. Le premier document attestant l'esclavage amérindien émerge après la guerre des Pequots, lorsque de nombreux autochtones vaincus furent vendus comme esclaves aux plantations des Antilles. La colonie de la baie du Massachusetts adopta les premières lois sur l'esclavage en 1641, définissant l'esclavage justifié comme s'appliquant à ceux qui avaient été faits prisonniers de guerre, reconnus coupables d'un crime et asservis à titre de punition, ou comme étrangers à la communauté, déjà assujettis par d'autres, qui avaient été vendus à des colons de Nouvelle-Angleterre.
Bien que les colonies de Nouvelle-Angleterre et celles du centre ne soient généralement pas associées à l'esclavage, elles avaient toutes des esclaves, dans des proportions variables. En 1703, les esclaves de New York représentait 42 % de la population totale et il existait un marché aux esclaves sur l'East River, à Wall Street. New York adopta également l'une des premières lois fixant la peine de mort pour les esclaves qui se révoltaient contre leurs maîtres ou les assassinaient. La Pennsylvanie, la seule colonie anglaise à condamner l'esclavage, la pratiquait quant même. Une pétition contre l'esclavage, rédigée par les Quakers en 1688 et soumise au gouvernement colonial, fut classée puis oubliée jusqu'au milieu du XIXe siècle.
La baie du Massachusetts prit l'initiative de profiter de la traite des esclaves d'abord en expédiant du poisson salé vers les plantations des Antilles pour nourrir leurs esclaves, puis en important des Africains comme esclaves pour être vendus sur les marchés aux esclaves de la Nouvelle-Angleterre. Cette pratique fut jugée légale car ces personnes avaient déjà été asservies par d'autres et n'étaient achetées que par des habitants de Nouvelle-Angleterre; cela ne tenait pas compte du fait cependant que le marché créé par les colonies en incitait d'autres à assujettir et à transporter de plus en plus d'Africains par la route connue sous le nom de Commerce Triangulaire .
Le Commerce Triangulaire et le passage du milieu
Le Commerce Triangulaire était un échange cyclique de biens et d'êtres humains entre l'Europe, l'Afrique de l'Ouest et les Amériques et permit la traite transatlantique des esclaves. Les colons exportaient des produits bruts vers la Grande-Bretagne où ils étaient transformés en produits finis et échangés avec l'Afrique de l'Ouest, qui envoyait ensuite des esclaves dans les colonies anglaises. Ceux qui étaient pris comme esclaves en Afrique étaient obligés de subir le passage du milieu — le voyage de l'Afrique vers l'Amérique du Nord — entassés dans les cales en tant que cargaison et serrés autant que possible afin d'obtenir un maximum de profit, d'autant plus que plus de la moitié mourrait avant d'arriver à destination. L'expert Oscar Reiss explique:
Si 18 millions quittèrent l'Afrique pendant la « période commerciale », peut-être 6 millions moururent. Lord Palmerston, qui s'opposait à la traite des esclaves, croyait que sur trois esclaves pris de l'intérieur des terres, un seul atteindrait l'Amérique. Selon les tables tenues par la Board of Trade entre 1680 et 1688, l'Africa Company expédia 60 783 « articles de marchandises » et en livra 46 394 — une perte de 23 pour cent. En termes commerciaux, il s'agissait d'une perte de capital. Ces esclaves étaient achetés en Afrique et le fait de ne pas les livrer à destination afin qu'ils soient vendus constituait une perte grave. (34)
Pour compenser cette perte, les capitaines entassaient autant de personnes que possible dans les cales de leurs navires. Reiss continue :
Ils étaient forcés de se tenir «en cuillère» sur le côté pour économiser l'espace. Un homme adulte avait en tout et pour tout 46 cm de largeur sur 1,83 m de longueur; les femmes, elles, 1,75m de longueur par 41 cm de largeur, les garçons 1,54 m par 36 cm et les filles 1,38 m sur 31 cm de largeur. Lord Palmerston déclara qu'ils avaient moins de place qu'un cadavre dans un cercueil. La promiscuité était telle que le parlement britannique adopta une loi limitant le nombre d'esclaves à cinq esclaves toutes les trois tonnes sur un navire d'une capacité de 200 tonnes. Ces lois impopulaires ne furent jamais respectées par les capitaines des navires (34).
Les esclaves étaient tous enfermés dans la cale dans l'obscurité partielle ou totale avec les hommes, les femmes et les garçons séparés et seuls les hommes étaient menottés. Par beau temps, les esclaves étaient sortis sur le pont — enchaînés pour empêcher à quiconque de se jeter par-dessus bord — et ils y étaient parfois laissés toute la journée avec peu d'eau et, comme dans la cale, ils n'avaient que des petits seaux pour se soulager, trop petits et trop peu nombreux pour la fonction qu'ils étaient censés remplir.
Le passage du milieu était appelé ainsi parce qu'il était le deuxième (ou « du milieu ») d'une route commerciale en trois parties qui commençait et se terminait en Europe. Le premier passage était de l'Europe à l'Afrique qui transportait des textiles, des métaux, de l'alcool, des armes et d'autres objets de valeur qui étaient échangés contre des esclaves qui faisaient ensuite le passage intermédiaire vers les Amériques où ils étaient échangés contre d'autres objets de valeur et marchandises qui étaient envoyés par le troisième passage vers l'Europe. Le Commerce Triangulaire était pleinement opérationnel entre le début du XVIe et le milieu du XIXe siècle, et la majorité des esclaves amenés en Amérique du Nord se rendirent dans les colonies du Sud.
Lois sur les esclaves des États du sud
Les colonies de Nouvelle-Angleterre et les colonies du centre détenaient des esclaves, mais pas autant que les colonies du Sud, et le travail exigé des esclaves nécessitait plus de main-d'œuvre dans le sud que dans le nord. Les grandes plantations de tabac, de riz et de coton du Sud en vinrent à dépendre fortement du travail des esclaves, tandis que les petites fermes du nord, généralement tenues par un agriculteur et sa famille, n'avaient pas besoin du travail des esclaves, du moins pas dans une telle mesure. Alors que les esclaves de Nouvelle-Angleterre et des colonies du centre travaillaient principalement dans les ports, au chargement et déchargement des navires, ceux du sud travaillaient en grande partie dans les champs des plantations. L'esclavage dans les colonies du Sud suivait le modèle établi par la colonie anglaise de la Barbade. Le chercheur Alan Taylor note :
Comme la loi anglaise ne prévoyait aucun précédent pour gérer un système d'esclavage racial, les Barbadiens durent élaborer leur propre code des esclaves, qu'ils systématisèrent en 1661. Le code barbadien devint alors le modèle à suivre pour ceux adoptés dans les colonies anglaises, en particulier la Jamaïque (1664) et la Caroline (1696), qui apparurent toutes deux comme ramifications de la Barbade (213).
Le code prescrivait :
- Aucun esclave ne pouvait quitter sa plantation sans l'autorisation écrite de son propriétaire.
- Les esclaves ne pouvaient pas jouer d'instruments de musique, battre de tambour, jouer de cornes sonores ou faire des bruits forts qui pourraient signaler une rébellion.
- Les Blancs étaient encouragés à demander le laissez-passer de toute personne noire dans la rue et à les fouiller, sans aucun motif, à la recherche d'armes ou de contrebande.
- Les Noirs étaient encouragés à dénoncer les Noirs, à empêcher les fuites et à livrer les fugitifs; en récompense, ils recevaient de nouveaux vêtements, un meilleur traitement, et on leur donnait «une croix rouge sur le bras droit par laquelle ils pouvaient être reconnus et choyés par tous les honnêtes gens » (Taylor, 213).
Les codes des esclaves des Antilles furent institués à cause de la peur profonde des Blancs que leurs esclaves ne se révoltent et ne les tuent. En 1660, les esclaves dépassaient le nombre de blancs libres à la Barbade (27 000 contre 26 000), et les nombres dans les colonies du sud de la Virginie, du Maryland, de la Caroline (plus tard en Caroline du Nord et du Sud) et en Géorgie en arrivèrent vite à des pourcentages similaires. Taylor commente :
Les planteurs firent inconsciemment les frais de l'adoption du système des esclaves des Antilles en termes psychologiques, sociaux et démographiques. Et il en allait de même pour les Blancs pauvres qui ne possédaient pas d'esclaves... Tout comme aux Antilles, les planteurs craignaient que leur majorité africaine ne se soulève en rébellion meurtrière. Dans le but désespéré d'être en sécurité, les planteurs de Caroline adoptèrent le système antillais de surveillance stricte et de punition sévère pour garder les esclaves dans la peur et au travail. Le nouveau système criminalisait les comportements autrefois tolérés, révoquant le degré de confiance et d'autonomie accordé à la plupart des esclaves par le passé (239).
Les esclaves accusés de fomenter une rébellion étaient pendus ou brûlés vifs, souvent sans aucune preuve de leur culpabilité. La peur était alimentée non seulement par le fait que la population blanche avait réduit en esclavage et déshumanisé les populations noires de la région, mais aussi par le souvenir de deux rébellions de serviteurs en Virginie. La conspiration du comté de Gloucester de 1663 prit fin avant qu'elle ne commence lorsqu'ils furent trahis par un autre serviteur, mais la rébellion de Bacon de 1676 réunit des serviteurs sous contrat noirs et blancs et des esclaves, et entraîna la destruction de Jamestown par le feu.
Malgré les mesures répressives prises par les Colonies du Sud à l'égard de la population noire, des révoltes éclatèrent. La rébellion de Stono de 1739 en Caroline du Sud est la plus grande révolte d'esclaves lancée dans les Treize Colonies. Dirigés par un esclave du nom de Jemmy, une vingtaine d'esclaves se rassemblèrent sur la rivière Stono le dimanche 9 septembre 1739, attaquèrent un entrepôt d'armes, puis marchèrent pour trouver refuge à Saint Augustin, ville espagnole de Floride, où ils auraient recouvré la liberté. Les esclaves attaquèrent et tuèrent des esclavagistes blancs, et leur groupe atteignit au moins le nombre de 100 personnes avant que la milice ne contre-attaque. En une semaine de temps, 25 colons blancs furent tués dans ce soulèvement et au moins 30 Noirs dans les batailles avec la milice; par la suite, plus d'esclaves furent pendus, et les exécutions se poursuivirent jusqu'à l'année suivante sans l'ombre d'un procès.
Conclusion
Lorsque la guerre d'indépendance américaine éclata en 1775, de nombreux esclaves espérèrent qu'on leur accorderait enfin la liberté puisque des mots comme « liberté » et « justice » et des phrases concernant la « fin de l'oppression » étaient fréquemment entendues dans la bouche des maîtres blancs. Certains esclaves noirs servirent même dans l'armée continentale à la place de leurs maîtres en échange de leur liberté, mais à la fin de la guerre, l'esclavage était toujours en place dans les colonies.
Les colonies de Nouvelle-Angleterre et celles du centre abolirent l'esclavage en 1850, en partie à cause des pressions exercées par le mouvement abolitionniste croissant, mais elles pouvaient aussi se permettre de le faire parce que, comme on l'a noté, l'économie du Nord n'était pas aussi dépendante du travail des esclaves que celle du sud et le devint encore moins grâce à l'industrialisation. Les Colonies du Sud continuèrent cette « institution particulière », comme elles l'appelaient, jusqu'à ce qu'elles ne soient forcées de l'abandonner après la guerre de Sécession américaine, en 1865.
Le treizième amendement abolit l'esclavage aux États-Unis et libéra les esclaves, mais le racisme systémique engendré par les institutions ne disparut pas aussi facilement. Les Afro-Américains aux États-Unis ont vécu une Amérique très différente de celle encensée dans de nombreux chants dont « land of the free and the home of the brave » (terre de liberté et pays des courageux) et continuent de le faire dans le présent lorsque le spectre de l'esclavage racisé se manifeste encore par de terribles inégalités en ce qui concerne les soins médicaux, les perspectives sociales et la justice devant la loi pour les descendants de ceux qui furent amenés comme esclaves dans les colonies par des personnes qui prétendent avoir fondé une terre fondée sur le concept de liberté pour tous.