Mari (ville)

Définition

Henry Curtis Pelgrift
de , traduit par Jerome Couturier
publié le 19 janvier 2016
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Disponible dans ces autres langues: anglais, arabe, azéri, persan
Labelled map of Mari, modern-day Tell Hariri, Syria (by Attar-Aram syria, CC BY-SA)
Plan de Mari superposé sur le site actuel de Tell Hariri, Syrie
Attar-Aram syria (CC BY-SA)

Mari était une cité-état située près de la rive ouest de l'Euphrate dans le nord de la Mésopotamie (au sud-est de la Syrie actuelle), active au début de l'Âge du Bronze et du Bronze Moyen. L'une des premières villes planifiées connues, Mari aurait été fondée comme centre de commerce et de fonte du cuivre et du bronze, entre la Babylonie, dans le sud de la Mésopotamie, et les montagnes riches en ressources du Taurus (Turquie actuelle). Pendant 1 200 ans, Mari fut un centre majeur du nord de la Mésopotamie jusqu'à ce qu'elle soit détruite par Hammurabi de Babylone entre 1760 et 1757 av. JC, et progressivement presque totalement oubliée. Aujourd'hui, seul un tiers de la ville demeure, le reste ayant été emporté par l'Euphrate.

Géographie et état du site

Les ruines de Mari sont situées à Tell Hariri, dans l'est de la Syrie actuelle. À l'Âge du Bronze, l'Euphrate était à environ 4-6 km de la ville, mais son lit depuis s'est déplacé plus à l'est. On pense que la ville a été construite avec un canal de liaison creusé de main d’homme de 10 km de long, qui la traversait et fournissait l'eau essentielle à son existence. En effet, Mari elle-même était trop loin de l'Euphrate pour permettre la récupération quotidienne de l'eau à pied, et la nappe phréatique était trop salée pour l'utilisation des puits. À la suite de la destruction de Mari par Hammurabi, le canal de liaison s'est élargi au-delà de ses limites prévues et a finalement érodé les deux tiers de la ville, y compris la plupart des maisons de la troisième et dernière phase de la ville.

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Les Canaux: les artères de Mari

En plus de fournir de l'eau à la ville, le canal de liaison donnait également un accès facile aux navires marchands circulant sur le fleuve. En plus du canal de liaison, deux autres canaux importants furent construits, l'un était un canal d'irrigation de 16 km de long et 100 m de large, et l'autre un canal de navigation de 126 km de long qui passait Mari de l'autre côté de l'Euphrate et permettait aux bateaux d’éviter les méandres du fleuve et d'emprunter un passage rectiligne. Mari contrôlait les points d'entrée et profitait des péages.

Innovations technologiques & architecturales

Mari est l'un des premiers exemples d'urbanisme complexe et l'on pense qu'elle a été entièrement planifiée avant sa construction proprement dite par une société inconnue mais très compétente. Ceci est évident dans la conception d'ensemble de Mari; la ville a été construite sous la forme de deux anneaux concentriques, l'anneau extérieur étant destiné à protéger la ville des redoutables inondations épisodiques de l'Euphrate, et l'anneau intérieur étant conçu pour la défense contre les assaillants.

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A portion of wall at Mari
Portion du mur de Mari
Zukka (CC BY-SA)

Les premiers exemples de certaines technologies syro-mésopotamiennes ont été mis au jour par des archéologues à Tell Hariri, comme la roue et la plomberie. Mari fut construite en pente, et les rues étaient pourvues de systèmes de drainage complexes, ce qui permettait aux eaux des pluies torrentielles occasionnelles d'être évacuées en toute sécurité hors de la ville sans risquer d'endommager les bâtiments, tous fabriqués en briques crues.

Archéologie et périls modernes

Mari fut découverte en 1933 par un bédouin local qui trouva une statue et en informa le gouvernement français - la Syrie était alors sous mandat français. Mari devint alors un site de fouilles français, et l'essentiel de la littérature sur le site a été publié en français. C'est André Parrot qui fouilla le site lors des campagnes 1933–1939, 1951–1954, et 1960–1974. En 1979, une nouvelle expédition commença avec Jean-Claude Margueron, qui dirigea les fouilles jusqu'en 2004.

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Après son départ en retraite et qu'il ait confié ses responsabilités à Pascal Butterlin, Margueron écrivit un livre sur Mari, qui rassembla 70 ans de recherches sur le site en un résumé de 159 pages en anglais, qui forme la base de cet article. Butterlin dirigea les fouilles jusqu'en 2012, lorsque la guerre civile syrienne suspendit définiment la poursuite des fouilles. Depuis 2012, Mari est confrontée à de nombreux pillages, dont l'impact n'est pas encore connu.

Les Tablettes de Mari

Entre 1933 et 1938, les fouilles ont permis de découvrir plus de 15 000 tablettes d'argile à Mari. Beaucoup d'entre elles étaient concentrées dans le 'Grand Palais Royal', mais beaucoup provenaient également de maisons privées. Alors que certaines tablettes sont d'une période antérieure, la plupart datent des 50 dernières années d'existence de Mari, elles aident à recréer le monde syro-mésopotamien de l'époque avec beaucoup de détails.

Histoire

L'histoire de Mari en tant que ville et puissance régionale a duré de 2950 à 1760 av. JC environ, et Margueron a divisé cette histoire de 1 200 ans en trois grandes périodes, les Villes I, II et III. Une fois que Hammurabi eût dévasté la ville entre 1760 et 1757 av. JC, elle devint un en endroit désolé. Le récit suivant est basé sur les conclusions de Margueron, combinées avec d'autres sources, sur la fondation et l'existence probables de Mari.

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La Ville I - Une superpuissance est née

La première partie de l'histoire de Mari, vers 2950-2650 av. JC, fut appelée "Ville I" par Margueron.

ENTRE 3000 ET 2900 AV. JC, UNE SOCIÉTÉ NON IDENTIFIÉE MAIS BIEN ORGANISÉE, CHOISIT UNE ZONE INHOSPITALIÈRE PRÈS D'UN MÉANDRE DE L’EUPHRATE POUR CONSTRUIRE sA NOUVELLE CAPITALE.

Entre 3000 et 2900 av. JC, une société non identifiée mais bien organisée choisit une zone inhospitalière près d'un méandre de l'Euphrate pour construire sa nouvelle capitale. Ces gens souhaitaient probablement prendre le contrôle du marché de la production et du commerce des produits métalliques dans le nord de la Mésopotamie. Après avoir creusé un canal pour relier deux coudes d'un méandre de la rivière, ils utilisèrent la terre pour élever une zone parfaitement circulaire qui devait former le cœur de la nouvelle ville, à travers laquelle passerait ce canal, rendant le lieu habitable. Des fortifications furent construites et une grande capitale entourée de deux enceintes concentriques prit forme, un plan qu'elle devait conserver pendant toute son histoire de 1 200 ans.

Parallèlement à la construction du canal de liaison, on construisit deux autres canaux de chaque côté de la ville. Le canal est, du côté de la rive est du fleuve, était un canal de navigation. Celui de l'autre côté était un canal d'irrigation pour les cultures.

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Jusqu'à 2008, aucune structure religieuse ou palais n'avait été trouvée dans la Ville I. On a cependant découvert de nombreuses maisons, et les fouilles évoquent une ville pourvue d'une industrie dynamique et variée produisant des biens même autres que des produits métalliques. À un moment donné, vers 2650 av. JC, la Ville I cessa d'être habitée pour des raisons inconnues. Au cours du siècle suivant, les canaux s'envasèrent et la ville demeura inhabitée.

La Ville II - Renaissance de Mari

Vers 2550 av. JC, une nouvelle ville fut fondée sur les ruines de la Ville I. Celles-ci furent nivelées par les nouveaux occupants, d'où le manque de vestiges de la fin de la Ville I. Les nouveaux habitants reconstruisirent complètement sur l'ancien plan de la ville et draguèrent à nouveau les canaux.

Une grande partie de notre connaissance de Mari de cette période, la "Ville II" de Margueron, fut fournie par des textes trouvés sur le site d'Ebla, ville tantôt rivale tantôt alliée de Mari. On sait que Mari contrôla une partie importante du nord de la Mésopotamie, et pendant le règne d'Ishbi-Erra, roi de Mari, elle put même avoir contrôlé des territoires jusqu'à qu'à Ur, alors ville côtière sur le Golfe Persique. À un moment donné, vers 2450 av. JC, Mari et Kish furent connues pour avoir été alliées à Zuzu, roi de la cité d'Akshak, dans sa campagne infructueuse contre Eanatum, roi de Lagash.

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Ebla and Mari during the reign of Iblul-Il of Mari
Ebla et Mari pendant le règne de Iblul-Il
Attar-Aram syria, using a modified map originally made by Sémhur. (CC BY-SA)

À partir de vers 2420-2360 av. JC, sous le règne d'Iblul-Il, Mari exigea un tribut d'Ebla. Ceci prit fin lorsqu'un différend sur les terres détenues par Mari sur le côté est d'un méandre de l'Euphrate se transforma en une guerre qui se termina finalement en faveur de Mari. Cependant, Ebla réussit à établir une route commerciale du nord entre villes amies au nord des possessions de Mari, et ainsi à éviter de devoir compter sur Mari pour les marchandises venant de l'est. La rivalité entre Mari et Ebla se termina par la destruction d'Ebla vers 2350 av. JC.

La Ville II fut détruite par le roi akkadien Naram-Sin, petit-fils de Sargon d'Akkad. Naram-Sin cherchait à étendre l'Empire Akkadien, et vers 2220 av. JC, il rasa la ville et ses murs.

La Ville III - Mari la Grande & l'Empire du Nord

Mari fut reconstruite sous les Akkadiens, et c'est ce nouvel état de Mari qui est classé par Margueron comme "Ville III". Les gouverneurs locaux appelés Shakkanakku contrôlaient la ville, et ce titre administratif devint un titre héréditaire après le premier souverain. Lorsque l'Empire Akkadien tomba, vers 2150 av. JC, Mari redevint indépendante et regagna la domination sur le nord de la Mésopotamie. L'utilisation du titre de Shakkanakku continua pendant toute l'existence de Ville III, malgré le retour à la liberté de Mari.

Pendant les 150 à 200 premières années d'existence de la ville III, le Shakkanakku vécut dans un palais dont les seuls détails connus sont son existence et son emplacement. Le palais et certains temples ont été les premières structures reconstruites après la destruction de la Ville II. Le manque d'informations résulte du fait que ce 'palais fantôme' fut rasé pour faire place au 'Grand Palais Royal', structure massive de plus de 250 pièces, rien que pour le rez-de-chaussée.

Remains of the ziggurat attached to the so-called Temple of Lions at Mari
Vestiges de la Ziggurat attachée au Temple des Lions, Mari
Heretiq (CC BY-NC-SA)

Afin de maintenir la paix dans la région, Mari s'allia à la Dynastie III d'Ur, qui contrôlait la Mésopotamie méridionale, et scella cette alliance par des mariages royaux. La paix se maintint jusqu'à ce que la dynastie d'Ur s'effondre, vers 2000 av. JC, à la suite des incursions amorrites et de la décomposition interne. Et le sud tomba dans le chaos.

Vers 2000 av. JC, des peuples sémites nomades connus sous le nom d'Amurru ou 'Amorrites' envahirent la Syrie et prirent le contrôle des villes de Mésopotamie. On sait que Mari renforça ses murs pour se protéger des Amorrites, mais vers 1830 av. JC, cela s'est avéré être en vain et le Shakkanakku tomba.

La Période Amorrite

Vers 1830 av. JC, le souverain amorrite, Yaggid-Lîm prit le contrôle de Mari et remplaça la 'Dynastie Shakkanakku' par une appelée aujourd'hui 'Dynastie Lîm' ou 'Dynastie Amorrite'. Avec une période notable d'interruption, le règne des descendants de Yaggid-Lîm dura jusqu'en 1761 av. JC. Les archives des tablettes de Mari datent de cette époque, et ainsi de nombreux acteurs et faits historiques clés sont connus. Ces tablettes aident à brosser un tableau du paysage politique, économique et social de Mari dans ses dernières années, ainsi que dans le monde plus large entourant la ville.

Yaggid-Lîm est connu pour s'être heurté, au cours des dix ans de son règne, au roi d'Ekallatum qui conquit Mari et prit le fils de Yaggid-Lim, Yahdun-Lîm, en otage. En 1820 av. JC, Yaggid-Lîm mourut et son fils, Yahdun-Lîm prit le trône. Yahdun-Lîm chercha à accroître l'influence de la ville, à la fois économiquement et militairement. Parallèlement à l'expansion des systèmes d'irrigation déjà impressionnants de Mari et au renforcement de ses fortifications et de celles de Terqa, il envoya également des forces à l'ouest jusqu'aux villes côtières du Levant, et il les a força à payer tribut à Mari.

Amorite pottery juglet
Cruche amorrite
Trustees of the British Museum (Copyright)

Malgré ces efforts, Mari sous Yahdun-Lîm devint vassale d'Alep, mais à un moment donné elle fut forcée de devenir vassale d'un autre Naram-Sîn, cette fois d'Eshnunna. Naram-Sîn mourut vers 1811 av. JC, et Mari redevint indépendante et commença à regagner son ancien territoire. Cependant, ce n'était pas la fin des troubles pour Yahdun-Lîm.

Intrigues Amorrites et Rois "Assyriens"

Vers 1808 av. JC, Shamshi-Adad, qui devait être rétroactivement compté comme roi d'Assyrie par les rois assyriens ultérieurs, commença à conquérir le nord de la Mésopotamie et prit le contrôle d'Assur. Lorsque les ambitions de Shamshi-Adad devinrent évidentes, une guerre éclata entre lui et Yahdun-Lîm pour le contrôle de la région. Yahdun-Lîm finit par perdre, et il fut ensuite assassiné par son propre fils, Sumu-Yamam, vers 1798 av. JC, lequel gouverna Mari pendant deux ans avant d'être écrasé par Shamshi-Adad en 1796 av. JC. Le fils de Shamshi-Adad et co-souverain, Yasmah-Adad reçut le pouvoir sur Mari, peut-être vers 1788 av. JC.

Des lettres entre Yasmah-Adad et son père montrent que Yasmah-Adad était un dirigeant extraordinairement inefficace et dissolu, et qu'il devait souvent demander de l'aide à son père - lequel montrait un profond mépris pour son fils. Un dirigeant nommé Zimri-Lîm, qui était un petit-fils ou un neveu de Yahdun-Lîm, vainquit Yasmah-Adad avec l'aide d'Alep en 1776 av. JC, après la mort de Shamshi-Adad, et reprit le trône pour la Dynastie Amorrite.

The Investiture of Zimri-Lim
Investiture of Zimri-Lîm
Marie-Lan Nguyen (Public Domain)

Zimri-Lîm: dernier Roi de Mari & fin de Mari

Zimri-Lim chercha à retrouver l'ancienne gloire de Mari et, après avoir passé cinq ans à régler des disputes tribales et à se battre avec le royaume d'Eshnunna dont il avait rejeté l'alliance, il scella une alliance avec Alep par un mariage avec la fille du roi.

Mari est connue pour avoir été très tribale à cette époque, la masse des Mariotes se faisant appeler "Cananéens", une référence aux origines des Amorrites. Il y a plusieurs exemples où des souverains amorrites du palais eurent des conflits avec leurs compatriotes Amorrites nomades. Zimri-Lîm est connu pour avoir vécu une vie de splendeur.

Vers 1766 av. JC, une coalition de Babylone, Mari et Elam prit Eshnunna, mais Mari et Babylone furent trahies par Elam, qu'ils réussirent plus tard à repousser. Par la suite, bien que Zimri-Lîm et Hammurabi de Babylone ne se fissent pas confiance, les deux firent fréquemment campagne ensemble contre de nombreux ennemis puissants.

Ancient Syro-Mesopotamia ca. 1764 BCE
Syrie-Mésopotamie antique vers 1764 av. JC
Attar-Aram syria, using a modified map originally made by Sémhur. (CC BY-SA)

En 1761 av. JC, Hammurabi, autrefois allié de Zimri-Lîm, prit Mari. On ne sait pas ce qu'il est advenu de Zimri-Lîm, à savoir s'il fut trahi par Hammurabi ou s'il mourut lors d'une campagne militaire. On ne sait pas non plus si Mari fut prise de force - il n'y a aucune preuve de ceci ni que Mari se préparait à se défendre. Ou bien, se trouvant sans chef, la ville se livra simplement à Hammurabi qui envoya alors des émissaires pour s'emparer des richesses du Grand Palais Royal sur une période de deux ans. Quoi qu'il en soit, entre 1759 et 1757 av. JC, Hammurabi rasa Mari jusqu'au sol.

Lorsque Hammurabi brûla le palais, il fit involontairement cuire les tablettes à l'intérieur - événement qui se produisit dans plusieurs villes anciennes, telles qu'Ebla et Ougarit, où le palais s'était involontairement transformé en four de potier - préservant ainsi les tablettes pour les futurs investigateurs du site. Mari ne se remit jamais de cette destruction, et la ville tomba dans l'obscurité. Le site ne vit qu'une occupation occasionnelle jusqu'à l'époque des successeurs d'Alexandre le Grand, époque à laquelle il fut finalement abandonné définitivement.

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Bibliographie

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Traducteur

Jerome Couturier
Je suis médecin, spécialisé en Génétique. J'aime l'Histoire et l'Antiquité depuis mon plus jeune âge. J'ai toujours eu un interêt pour la recherche dans divers domaines scientifiques, dont l'archéologie.

Auteur

Henry Curtis Pelgrift
Henry Curtis Pelgrift est un archéologue ayant 13 fouilles en sept saisons à son actif, qui a travaillé au British Museum et au Met. Il prépare actuellement un doctorat en Archéologie et possède un Master en Archéologie méditerranéenne et une licence en Archéologie.

Citer cette ressource

Style APA

Pelgrift, H. C. (2016, janvier 19). Mari (ville) [Mari]. (J. Couturier, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-153/mari-ville/

Style Chicago

Pelgrift, Henry Curtis. "Mari (ville)." Traduit par Jerome Couturier. World History Encyclopedia. modifié le janvier 19, 2016. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-153/mari-ville/.

Style MLA

Pelgrift, Henry Curtis. "Mari (ville)." Traduit par Jerome Couturier. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 19 janv. 2016. Web. 25 avril 2024.

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